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Couverture de Le Monde, point à la ligne

Le Monde, point à la ligne

de Philippe Dorin


Le Monde, point à la ligne : Extrait

"Au début, les yeux, c'était juste deux boules de neige posées sous les paupières d'un petit garçon, et il fondait toujours en larmes."


"Au début, le monde était bien rangé au fond d'une armoire qui sentait bon la cire, chez une petite dame dont la maison était toujours bien tenue. Les mers étaient pliées comme des draps au fond, les rivières posées comme des serviettes au-dessus des mers, et les ruisseaux étaient comme des petits mouchoirs brodés. Les montagnes étaient coincées comme des oreillers bien fermes au-dessus de la penderie, où le ciel et toutes ses nuances, étaient suspendues à des cintres, comme des robes bien repassées. Dans un tiroir, la lune et le soleil dormaient profondément à l'intérieur d'un petit coffret à bijoux.
Et puis un jour, un petit garçon est entré brusquement dans la maison de la petite dame. Il pleurait à chaudes larmes. Alors, il s'est précipité vers l'armoire où le monde était bien rangé pour y prendre un mouchoir, et toutes les piles de mers, de rivières, de montagnes et de ciel se sont renversées…"


"Au début, les oiseaux transportaient leurs ailes sur le dos. Et les ailes des oiseaux, c'était les sourires des hommes que les oiseaux transportaient dans le ciel. Quand un oiseau se posait, quelque part un homme souriait. Quand un homme attrapait un oiseau, c'était le sourire qui disparaissait pour toujours sur le visage d'un autre homme."


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