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Couverture de Le Groenland

Le Groenland

de Pauline Sales


" Marche. Ne t'arrête pas. Tu ne vas pas tomber. C'est pas grave si tu tombes. Chacun tombe une fois ou l'autre. Tu te relèveras. Rien. Il n'y paraîtra rien. Un bleu peut-être et alors ? C'est ma couleur préférée. Avance. Je te regarde. Ne te retourne pas. Si tu te retournes et que je ne suis pas là c'est qu'il te faut des lunettes. Le docteur l'a dit. Nous irons demain ou un autre jour. De toutes les façons je suis là. Une des mains qui s'agitent c'est moi. Une glace qui fond sur un poignet c'est moi. Ne crie pas. Ca arrive je te l'ai dit. Tu t'es écorchée. Oui ça saigne. Je le vois. Je l'ai vu. Le rouge, ma chouette mon loup, il en faut toujours pour être heureux. "


"Je dis du mal de ton père, je lui en fais aussi beaucoup. Ton père paye, il ne s’en plaint pas. Pas l’argent hein, on n’en n’est plus là. L’argent je le gagne et le dépense. Il sait que forcément la facture est lourde entre nous. Ceux qui ne savent pas à quel point la facture est lourde se mentent. Il parait que les femmes voudraient passer à autre chose maintenant et les hommes aussi. Les jeunes. Non je ne suis pas vieille, mais je n’ai jamais été jeune alors c’est différent. Ils voudraient passer à une autre conception de l’amour, on ne payerait pas, il n’y aurait pas de dette, masculin féminin, féminin masculin, je prends ta chemise, tu me donnes ton parfum, pareil même. C’est ce qu’il faut que tu apprennes. Je n’y crois pas. Mais alors pas du tout. Il ne faut pas que je te contamine, ma chouette, mon loup."


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