Une plongée au cœur de l’humain. Surprenante, drôle parfois, marquée souvent par une profonde détresse. A partir de deux documentaires de Raymond Depardon qui l’ont habitée depuis qu’elle les a découverts, Zabou Breitman a tissé une pièce étonnante, qui par la grâce de deux comédiens au jeu très sensible fait défiler une galerie de personnages particulièrement attachants. Dans Faits divers (tourné en 1983 dans un commissariat parisien) et Urgences (réalisé en 1988 aux urgences psychiatriques de l’Hôtel-Dieu à Paris), « on découvre des gens perdus et qui essaient de s’en sortir, des univers parallèles », relève la metteure en scène et comédienne, également réalisatrice de L’homme de sa vie et Se souvenir des belles choses. « A chaque moment, je me dis que ça pourrait aussi être nous. » Sans gommer le travail du documentariste – « C’est moi qui montre Depardon qui montre ces gens » –, Zabou Breitman parvient, avec beaucoup de retenue, à dévoiler ces « choses vertigineuses » qui l’ont marquée et qui, par la force de sa mise en scène, nous marquent à notre tour. Avec une poignante humanité !