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Yes, peut-être

+ d'infos sur le texte de Marguerite Duras

: Notes de mise en scène

Poursuivant l'exploration des écritures de femmes, après Grisélidis Réal avec La Passe Imaginaire, puis Béatrix Beck avec L'Épouvante l'Émerveillement, nous voici dans Marguerite Duras.
Dans, car c'est une plongée en eaux profondes.


Marguerite Duras renoue le dialogue avec la part sensible et irrationnelle de l’être, privilégie les sens au sens, la sensibilité à l’idée et la sensation à la théorie.
La pensée est intimement liée à l'expérience, la plus riche en émotion et la plus profonde dans nos bouleversements intérieurs. Celle qui relève du tragique.


Particulièrement dans YES PEUT-ÊTRE, le personnage, sujet flottant où le JE a disparu, semble fuyant et morcelé. Il éprouve une désarticulation de sa propre personne, une fissure, comme une décomposition ontologique de l’homme contemporain…
Refus de croire en l’évolution certaine de l’Histoire et du Progrès vers un monde meilleur, destruction de l’idéologie nationaliste , critique explicite de la guerre, dénigrant la société de consommation, la croyance en Dieu, et discréditant l’État totalitaire.
Le vêtement de l’homme est déchiré et rempli d’inscriptions dont "Honneur" (sur la veste), et "Patrie" (sur les fesses) et "God", étoiles du drapeau américain, coq gaulois (...) et qui côtoient des réclames diverses, gaine Scandale.


Dans notre travail, nous cherchons à faire table rase au profit de la parole, du temps et de l'espace réel de l'exposition de la fiction.
Dépassant le seul souci de raconter une histoire, nous restituons au dialogue sa vraie fonction et ses pleins pouvoirs.
LE LANGAGE A LIEU
le langage comme un pacte au monde
comme impact
au commencement le verbe
à la fin le sous venir du verbe


... Il faut en passer totalement par le langage. Tandis que le langage a lieu, qu’y a-t-il à jouer ?
(M.D.)


Minimalisme et pourtant, lumières, sons et jeu puissant des actrices,
Explorant dans le propos même, l’acte de l’acteur, l’acte de la parole, le corps de la parole, l'acte de la fiction comme corps du réel.


LE DIALOGUE EST LE LIEU MÊME DU SENTIMENT TRAGIQUE
ET L’ACTION N'EST PLUS DANS LES PÉRIPÉTIES MAIS SE SITUE DANS LA PAROLE,
DANS LA MOINDRE VIBRATION DU CORPS.


Cette écriture blessée, comme marquée dans sa chair, esquisse des analogies entre l’éparpillement des corps,
leur démembrement/remembrement, et ces mêmes qualités appliquées, cette fois, au corps du texte.
Le discours, en effet, bifurque, avance par tressaillements pour se dérober brutalement dans un reflux de la parole,
dans des failles et des béances répétées. Le rythme est coupé, la démarche haletante. Le texte se démantèle, se dissout en bribes jamais achevées, en une atomisation de la linéarité, dans le lacunaire..
(Danielle Barjomée- Duras ou la douleur)


Savoir que les esprits sont loin, le réel trop loin,
le monde trop loin.
Mais en mélangeant souvenir, sous venir, et candeur de l’oubli,
naïveté nouvelle en néo virginité,
tenter et réussir la réapparition.
La redécouverte
bien plus que la réappropriation du monde.


Peut-on naître, sortir du pas encore mort, réinventer l’enfance ?
physique, biologique, spirituelle ?
Yes, peut-être.
Comme Duras écrit, nous faisons naître la fiction sur cette page noire du théâtre, comme on écrit.
Matière et matières du conte terrible raconté et vécu.
Un présent du futur…avec des bouts du passé.
Un possible des possibles probables
Un conte philosophique.

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