theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Vénus vocero »

Vénus vocero

mise en scène Gisèle Sallin

: J’ai choisi cette pièce pour l’originalité de son écriture

Entretien avec Gisèle Sallin, metteuse en scène

Avec Vénus vocero, vous voici à la quatrième mise en scène de cette saison. Y a-t-il un fil rouge ?


Gisèle Sallin : Les quatre spectacles s’articulent autour du théâtre, de ses espaces et de ses signes. Dans le studio, avec Correspondance, nous avons donné la parole à deux géants de l’écriture, Gorki et Tchekhov. Leur conversation sur l’art se jouait dans une boîte noire. Contrairement à Vénus vocero qui se jouera dans le même lieu mais avec la lumière du jour. Dans la salle, avec Les Bas-fonds de Gorki, nous avons réfléchi sur le théâtre à l’italienne et sur la perte de ses signes. Avec L’Orestie d’Eschyle, nous avons mis en résonance le théâtre à l’italienne avec le théâtre antique – espace frontal en regard avec l’orchestra.


Vous menez toute une réflexion sur le théâtre.


G. S. : Oui. Je me pose des questions sur l’avenir du théâtre et sur les espaces dans lesquels il pourra évoluer. Comment la machinerie à l’italienne va-t-elle opérer sa mutation pour absorber l’évolution des écritures et des images ? Je prends plaisir à cette réflexion et j’aime jouer avec les signes du théâtre.


Pourquoi avoir choisi le texte de Nadège Reveillon ?


G. S. : Ce que j’ai aimé dans Vénus vocero, c’est qu’on y trouve le thème des pleureuses, un thème en résonance avec les choéphores de L’Orestie d’Eschyle. Dans la pièce d’Isabelle Daccord, les pleureuses incitent Oreste et Electre à la vengeance, dans celle de Nadège Reveillon, elles célèbrent la plus grande voix du monde. Je l’ai choisie aussi pour l’originalité de son écriture et pour la réflexion que Nadège mène sur l’absolu de la beauté en art.


La musicalité du texte de Nadège Reveillon, est-ce important ?


G. S. : Oui, c’est très important. La pièce est écrite comme de la musique avec des rythmes et des sons. Logique puisque les quatre voceratrices font l’éloge d’une cantatrice. Le vocero fait allusion à une tradition funéraire corse. L’éloge était proféré par des voceratrices.


Comment avez-vous traité Vénus vocero ?


G. S. : La première chose était de trouver un ancrage scénique et de donner aux voceratrices une identité lisible. Qui sont ces voceratrices qui rendent hommage à une grande cantatrice ? Des ouvreuses d’opéra. La pièce se déroule dans le hall d’un théâtre, c’est ainsi que je continue à jouer avec le théâtre et ses signes.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.