: À propos de Beckett
“Beckett était un perfectionniste. Mais peut-on être « perfectionniste » sans avoir une certaine intuition de ce qu’est la perfection ? Aujourd’hui, avec le passage du temps, nous voyons à quel point toutes les étiquettes qu’on lui a attribuées dans le passé – désespéré, négatif, pessimiste – sont fausses. Beckett, en réalité, plonge son regard dans l’abysse insondable de l’existence humaine. Son humour le sauve – et nous sauve – il rejette les théories, les dogmes, qui n’offrent que pieuses consolations. En réalité sa vie ne fut qu’une constante et pénible recherche de la vérité.
Il positionne les gens exactement comme il les voit, dans l’obscurité. Il les
plonge dans le vaste inconnu, observant à travers des fenêtres en euxmêmes,
dans les autres, le regard tourné tantôt vers l’extérieur, tantôt vers
l’intérieur, vers le haut, vers le bas. Il partage leur incertitude, leur peine. Le
théâtre lui donne la possibilité de trouver une unité, dans laquelle le son, le
mouvement, le rythme, la respiration et le silence sont réunis, dans une seule
exactitude. Il se fait cette demande à lui-même – un but inatteignable nourri
par son besoin de perfection.
Il pénètre ainsi dans ce rare chemin qui relie le théâtre grec et Shakespeare
au temps présent – célébrant sans compromis la vérité, une vérité inconnue,
terrible, étonnante…”
Peter Brook
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