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Tsimtsoum

+ d'infos sur le texte de Sandra Korol
mise en scène Georges Guerreiro

: Ecrire en s'amusant

Michel Caspary rencontre Sandra Korol, 24 heures, septembre 2009

Créée en mars 2007 au Poche Genève, Les Mangeuses de chocolat , de Philippe Blasband, avaient mis en lumière quatre comédiennes particulièrement complices sur scène : Aline Gampert, Kathia Marquis, Brigitte Rosset et Mariama Sylla. Le metteur en scène Georges Guerreiro a sollicité Sandra Korol pour leur écrire une nouvelle pièce. C’est fait : la partition se veut malicieuse et déjantée. On y voit quatre religieuses qui partent à la recherche de Dieu, « dont l’existence vient d’être mise en doute par la science »…


Au moment de l’écriture, j’ai une idée extrêmement précise du personnage, mais cela reste souvent une connaissance interne et évanescente : je connais l’architecture de ses pensées, le déroulement de sa vie intérieure, ses dilemmes et ses aspirations. Lorsqu’il est connu à l’avance, l’acteur qui endossera le personnage m’apporte une matière précieuse et plus périlleuse pour moi : soudain, je peux m’appuyer sur un corps, une manière d’appréhender l’espace, un grain de voix, une façon de rigoler. Par exemple, lorsque nous avons fait la première lecture de TsimTsoum avec les comédiennes, il apparaissait soudainement très clairement que la réécriture de tel personnage aurait tout à gagner en se calquant sur la façon de parler au naturel de la comédienne qui allait l’interpréter. Et c’est sur cela que je me suis basée pour affiner la vraisemblance des personnages.


Cette nouvelle création est annoncée comme une comédie entre « extase et blasphème ».


J’ai toujours considéré que l’humour était une condition sine qua non dans l’écriture, mais peut-être que, dans mes pièces précédentes, la préoccupation de « faire bien » en empêchait l’expression débridée. Aujourd’hui, l’envie de m’amuser en écrivant a remplacé la bonne intention de « faire bien » et quelque chose me dit que c’est sans doute pour un mieux.


Mais où diable ces nonnes vont-elles se balader ?


L’action se situe dans un couvent, aujourd’hui. Mais elle pourrait se situer dans une banque, une entreprise, au siège des Nations Unies ou dans les vestiaires d’une équipe de foot. Ce qui se passe pour ces quatre religieuses pourrait arriver à n’importe qui d’entre nous. Un beau jour, on vous annonce que ce qui donnait un sens à votre vie n’existe plus. Pire, que cela n’a jamais existé, que vous avez basé toute votre vie sur une illusion. Le « comment vivre désormais » est la question que l’on se pose immédiatement après. Le sens que nous donnons à notre vie est l’essence de ce qui nous fait avancer.


J’ai toujours rêvé d’écrire une pièce de théâtre sur des nonnes. Peutêtre parce les rituels du théâtre et ceux de la religion sont très proches, et que je les trouve terriblement amusants que ce soit d’un côté ou de l’autre. Aussi, lorsque Georges Guerreiro - appuyé par le théâtre de Poche et celui de Vidy - m’a commandé une pièce pour quatre comédiennes avec pour seule consigne de teinter la trame de psychanalyse, j’ai immédiatement su que l’affaire se passerait voilée et sur un prie-Dieu !


L’écriture est à la fois ma respiration, ma gourmandise, ma souffrance et mon gagne-pain. Demandez à un peintre ce que représente pour lui son pinceau, au danseur ses jambes ou au chanteur sa voix. Il ne s’agit ni plus ni moins que du meilleur moyen d’expression que je me sois dégoté pour le moment ! L’écriture coule à travers moi. Elle est une sorte d’outil que j’espère perfectionner, affiner et faire partager au mieux.

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