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Temps de folie

mise en scène Stefania Colombo

: Note d’intention

Il y avait mille et une façons de narrer cette histoire, de raconter le pouvoir, la vérité et la liberté.
Parmi ces mille et une façons, on a choisi de raconter cette histoire à notre manière. La seule qui nous appartient : avec du théâtre, de la musique et de la poésie.
Il s’agit d’un spectacle théâtral qui pourrait être définit « diagonal ».
Il traverse plusieurs arts (théâtre, musique, poésie), plusieurs époques (jusqu’à aujourd’hui), plusieurs langues qui se mélangent dans une Babel qui n’a pas oublié le sens.
Il s’agit d’un spectacle théâtral où les questions sont profondes mais l’ironie est légère, d’un dialogue où l’écriture dramatique contemporaine se concilie avec la musique du XVI et XVII siècle, joué sur scène avec des instruments d’époque.


La recherche du sens de la narration de l’histoire. Une histoire pleine de sens.


Il fallait faire ce spectacle parce qu’il y a des questions qui nous touchent en tant qu’être humains et que nous sommes obligés à partager en tant qu’artistes. Notre civilisation occidentale nous fait croire d’être les dépositaires de la liberté absolue. Wikipédia nous donne l’impression d’avoir toutes les réponses, mais nous ne sommes pas capables de nous poser les bonnes questions.
On croit choisir, ne pas avoir de contraintes, mais en fait, nous ne savons pas reconnaître où est notre véritable patron. Au XVI siècle, reconnaitre l’inquisition était facile, mais aujourd’hui qui est l’inquisiteur ?
L’art nous interroge, depuis toujours, sur ces questions. D’Erasmus à Peter Weiss, de Pasolini à Dante, la recherche d’une poétique mêle esthétique et éthique. La recherche artistique est une recherche de sens et nous sommes malades de sens.
Ce spectacle propose au public de se poser des questions, sans la prétention d’obtenir des réponses que l’écrivain n’a toujours pas trouvées.
On veut offrir à un public aussi large que possible, un spectacle créé pour les différents niveaux de compréhension. En essayant de toucher chaque spectateur, on utilise plusieurs langages : une intrigue, de la poésie, de l’histoire, de la musique.
Ces langages peuvent être recueillis et compris ou tout simplement perçus en fonction de différentes cultures, âges et expériences.
Après le spectacle, les spectateurs doivent quitter la salle en ayant vu et entendu des choses différentes, mais chacun d’entre eux doit repartir avec les mêmes questions. Et peut-être, avec le désir de progresser jusqu’au prochain niveau de conscience.
Nous ne voulons pas imposer une vision du monde - même si inévitablement on regarde à travers le prisme des artistes - mais nous voulons contribuer à la sensibilisation du public par rapport à lui-même et au monde qui l’entoure.
Nous espérons que cette prise de conscience touche un niveau politique (dans le sens de la polis grecque) mais aussi un niveau poétique et esthétique, grâce à l’union entre une recherche dramatique contemporaine et la musique baroque, pour étendre les outils de la connaissance du public. A la recherche d’un spectacle « diagonal » qui touche les arts frères.


La création de l’histoire et la naissance de ses protagonistes


Il s’agissait d’écrire sur un fait de 1582, mais de l’écrire avec la sensibilité d’aujourd’hui.
Pour faire cela, il fallait trouver un personnage capable d’être moderne et ancien en même temps. Isoler un tel personnage était de la folie et pourtant le seul personnage capable de raconter notre histoire était « La Folie ».
À partir du Moyen âge et pendant La Renaissance et le Baroque, dans la littérature la Folie devient un véritable personnage, en chair et en os. Erasmus lui donne la pensée et l’éloquence, Arioste lui donne une matérialité corporelle et les luths lui donnent une voix. Grâce à cela, notre choix à été facile : Madame La Folie est arrivée et, avant d’écouter nos objections, elle était déjà devenue le personnage principal de notre histoire.
Peu à peu la suite est arrivée : le lieu, le dialogue, la langue et l’autre personnage. Notre folie est, en effet, une folie qui a des idées très claires : une folie précise, qui aimerait être la folie lucide d’Erasmus, mais qui est une folie « beaucoup plus humaine, beaucoup plus misérable et beaucoup plus amère ».
C’est une folie amoureuse, qui a été emprisonnée dans un reflet de lune à cause des jours volés par Gregorius XIII. Elle jette un sortilège pour appeler son amoureux, mais elle se trompe et elle fait arriver un joueur de luth, un musicien qui était en train de chanter des contes de la folie.
Mais, vous pouvez le croire, les choses avec la Folie ne sont jamais ce qu’elles semblent être et la description d’un fait divers de 1582, se transformera en un cri à l’aide désespéré. Le résultat est un dialogue pour deux personnages : la Folie et le ménestrel.

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