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Tailleur pour dames

+ d'infos sur le texte de Georges Feydeau
mise en scène Cédric Gourmelon

: Entretien avec Cédric Gourmelon

Pourquoi avoir choisi de monter Feydeau ?


Ma rencontre avec Feydeau est presque fortuite : c’est le fruit d’une commande. En le découvrant, j’ai été bluffé à la fois par la puissance de son comique, sa maîtrise du rythme, son talent de compositeur ou d’orchestrateur. Son théâtre est rigoureux, les didascalies sont nombreuses et extrêmement précises jusqu’à l’obsession. Je me suis intéressé en profondeur aux rouages de son écriture, à sa fameuse «horlogerie». Cela m’a amusé, puis passionné. Après une série de spectacles plus graves, j’ai été guidé par l’envie de le mettre en scène et de retrouver ma troupe, de nous amuser ensemble.


Qu’est-ce qui nous fait rire chez cet auteur ?


Feydeau noue ses intrigues autour de la comédie des apparences. Il joue avec les masques que prennent tour à tour maris, maîtresses entretenues, femmes trompées... Il s’amuse des efforts démesurés que chacun fournit pour ne pas être dévoilé dans ses véritables intentions, pour que perdure la comédie bourgeoise. On rit avec lui de nos hypocrisies face au couple, au mariage et aux désirs sexuels qui viennent menacer les paravents moraux. Cette problématique n’a pas d’âge... Elle est toujours à même de toucher le public de notre époque, certes avec plus de distance «ethnologique», mais peut-être de façon plus subversive encore. La force de l’absurde ayant grandi avec le siècle. C’est une course qui demande aux acteurs de jouer presque à bout de souffle, dans une agitation qui peut être le miroir de la nôtre lorsque nous n’acceptons pas d’assumer nos désirs.


Comment souhaitez-vous servir cette pièce ?


Mettre en scène Feydeau demande une certaine humilité et une forme d’effacement, autant de la part des acteurs que du metteur en scène, sinon cela ne fonctionne pas. Il est difficile d’imposer autre chose à son écriture que ce qu’elle signifie de prime abord. Le moindre relâchement, la moindre perte de tension, de sincérité ou de précision pour l’acteur sont fatals. Il faut des acteurs qui, lorsqu’ils rentrent sur scène, nous donnent l’impression qu’ils rentrent chez eux, dans leur salon. Des acteurs qui développent dès le début de la représentation une relation au public qui est celle d’un partenariat, sous-entendant : « Ensemble, nous allons aller au bout de cette folie, de cette situation impossible, intenable, tragique... ».


Dans quel décor imaginez-vous les acteurs ?


L’écriture de Feydeau s’appuie en permanence sur des détails matériels présents sur scène : des tables, des chaises, des bibelots et des portes… Pour le décor, j’ai choisi l’aspect « m’as-tu-vu » de l’esthétique avant-gardiste de la fin des années 60 et du début des années 70. Une période dont l’esthétique, les costumes, les lignes, le design peuvent avoir un côté attachant, coloré, drôle, excessif… et rarement représenté au théâtre.

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