«La pièce Tachkent de Rémi de Vos, qui sera présentée en première mondiale au festival de Fourvière cette année, est une éviscération méchamment drôle de l’artiste et de son processus créatif.

Dans un clin d’œil joyeux à son propre métier, de Vos a imaginé un célèbre dramaturge vieillissant qui, à la fin de sa vie, a sombré dans un silence maussade, ponctué uniquement par une série d’accès de violence visant les metteurs en scène qui, pour lui, ont tout au long de sa carrière soit massacré ses pièces, soit, pire encore, volé les louanges de son génie artistique.

Trois autres personnages, sa femme actuelle (la propriétaire effrontée d’un salon de caniches), son ex-femme (une actrice célèbre et sentimentale) et un acteur au chômage (qui a joué un petit rôle dans l’une des premières pièces de l’écrivain), tentent tour à tour de cajoler l’écrivain pour qu’il élargisse sa rhétorique figée au-delà de sa haine de ceux qui sont perçus comme des manipulateurs de son œuvre.

Ce faisant, ils se révèlent à la fois grotesques et hilarants, attachés à leurs propres intérêts mesquins.

En fin de compte, la pièce réussit à accomplir ce qui est le plus rare : elle s’étend du spécifique à l’universel, excoriant au passage les fragiles insécurités et les désirs qui sont enfouis dans le cœur de l’homme.»