Swann s’inclina poliment nous livre une double lecture d’Un amour de Swann de Marcel Proust, autant merveilleuse peinture de la jalousie et du sentiment amoureux, que description précise d’ascensions sociales, qui ne sont le fruit que de volontés, de trajectoires, d’instincts individuels.
L’action se passe dans des salons – celui des Verdurin, d’abord ; celui de Madame de Saint- Euverte, ensuite – transposé dans un espace temporel double, mêlant la fin du XIXème siècle et le début du XXIème.
La Belle Epoque, cadre historique de l’œuvre de Proust, se fait ici le reflet de notre société actuelle. Les éléments que Proust déploie sont développés et actualisés autours de trois personnages Elstir, Madame Verdurin et Odette. Se superposent alors la description de l’amour de Swann pour Odette et la vulgarité acide du salon des Verdurin. Soit : le monde tel qu’il devrait être contre le monde tel qu’il est, les sentiments exquis de la classe dominante contre les combats féroces de ceux qui veulent en être.