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Stuff Happens

+ d'infos sur le texte de David Hare traduit par William Nadylam

: Note d’intention des metteurs en scène

Nous avons été choqués et impuissants face aux déchaînements de violence du 11 septembre aux Etats-Unis, puis en Afghanistan et en Irak. Ce sentiment a été petit à petit anesthésié par la distance, l'habitude, ou des événements postérieurs. Pourtant il altère aujourd'hui encore notre perception du monde, il l'obscurcit. Nous en sommes presque arrivés à admettre, avec une révolte résignée, le principe de guerre préventive, de choc des civilisations, des complots à tiroirs d’Al-Qaïda. Le 11 septembre a fait basculer le XXIe siècle dans une confusion de peurs, d’impuissance, d’injustice et d’impunité. Mais comment convertir ces sentiments sourds en démarche constructive ?


Dès 2004 au cinéma, les propositions véhémentes d'un Michael Moore (Fahrenheit 9/11) ou plus pragmatiques d'un William Karel (Le Monde selon Bush), nous ont interrogé sur notre capacité à réagir à l’état du monde à travers notre art de prédilection : le théâtre. Au même moment, David Hare proposait Stuff happens au National Theatre de Londres, un an à peine après la chute de Saddam Hussein. Depuis, la pièce a tracé sa route dans les principaux pays impliqués dans la guerre d’Irak (Australie, Etats Unis, Canada, Japon, Pologne…). Pourquoi n’a t’elle pas traversé la manche plus tôt ? L’opposition de notre pays à la guerre le dispensait-il alors de s’interroger sur ces événements fondateurs de notre époque ?


Avec quelques années de recul et la distance que procure une traduction en français, il nous semble essentiel de nous confronter à notre tour à cette Histoire qui est aussi la nôtre. Ici, il ne faut pas se laisser abuser par la question de l'actualité du propos. Il s'agit bien de la parole théâtrale d'un des auteurs les plus respectés de la scène britannique voulant se frayer un chemin dans un espace saturé par les médias. La force de ce drame contemporain se situe dans sa capacité à rendre théâtral le mécanisme politique, le jeu d'échecs auquel se sont livrés quelques leaders représentant leurs nations respectives. Il met en lumière la distorsion entre les mots et les faits, la subversion du langage. Il montre aussi l'écart entre l'apparente maîtrise des situations par leurs protagonistes, et l'absurdité du réel.

Bruno Freyssinet et William Nadylam

01 mars 2009

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