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Stop the Tempo

mise en scène Christian Benedetti

: Présentation

Deux jeunes femmes et un jeune homme à Bucarest luttent contre la confiscation d'eux-mêmes, ils refusent d'être des réfugiés à l'intérieur de leur propre pays. Aujourd'hui où le concept de camp est érigé en mode de gouvernement, le camp des "gagnants" est peut-être un des pires.
STOP THE TEMPO !




Une nouvelle association


L’invitation de Christian Benedetti à être auteur associée au Théâtre-Studio a été une grande surprise pour moi.
A ce moment-là, de moi, il ne connaissait que le texte de Stop the tempo. Nos discussions sur l’actualité sociale et politique ont été l’occasion de découvrir que nous étions déjà associés, que nous partagions la même vision de l’écriture dramatique contemporaine : le discours théâtral est un discours profondément lié à (et impliqué dans) la réalité conflictuelle d’aujourd’hui.
Stop the tempo est un texte écrit sous la pression d’une réalité roumaine violente, un texte qui se propose d’exprimer la confusion et le désespoir d’une génération à laquelle les comédiens et moi appartenons. Avec ce spectacle, nous voulions dire ce qui est important pour nous.
Je suis ravie de trouver un autre metteur en scène trouve essentiel de transmettre ce qui est dit dans ce texte.
Ce que j’apprécie le plus chez un metteur en scène, c’est sa nécessité à mettre en scène un texte en particulier, et sa détermination à travailler avec un auteur.
En parlant avec Christian sur mes textes ou sur d’autres pièces qu’il avait déjà mises en scène, j’ai découvert la force de ses choix, l’importance et l’affection qu’il donne aux auteurs, aux comédiens, aux personnes avec qui il partage son travail artistique...
Et puis l’espace du Théâtre-Studio, la rencontre avec les membres de l’équipe qui y travaille, tout cela m’a donné l’envie d’être associée à cette aventure...
L’envie d’écrire, d’imaginer, de prendre des risques ensemble.


Gianina Carbunariu




Note d’intention


Depuis longtemps j’attendais que quelqu’un parle, parle d’une autre voix.
Cela me bouleverse toujours de rencontrer quelqu’un qui accepte d’affronter l’implacable, de ne pas se cacher derrière ses mots et de changer notre façon de comprendre le monde.
Merci Gianina.


Je suis heureux, très heureux, que cette année Gianina nous rejoigne.
Elle a 28 ans, elle est roumaine et elle est notre nouvelle auteur associée.
Stop the tempo, Gianina l’a elle-même mis en scène à Bucarest.
L’occasion d’entamer un double dialogue avec l’auteur et avec le metteur en scène, le bonheur est donc double.


Elle nous dit que la réalité a changé.
Mais aussi notre perception de la réalité.
Pour rentrer dans notre communauté européenne la Roumanie fait en 5 ans le chemin que nous avons fait en 25 ans Le concept de consommation à peine introduit en Roumanie, la course commence et la barbarie se transforme.
Mais que l’on se rassure elle s’exerce toujours.
Elle laisse derrière ou devant elle des êtres amnésiques se réveillant d’un cauchemar.
Si nous savons regarder là, nous pourrons peut-être comprendre quelque chose de notre propre histoire.
Et si nous laissons faire malgré tout nous devenons alors criminels.


En 1989, on nous a dit que « les idéologies » étaient tombées…
Le « les » avait pour sens « le communisme »…
Mais il s’agissait bien de « les », car si le communisme était comme on dit tombé, le capitalisme lui aussi.
Il allait devenir le « libéralisme », capitalisme mis en spectacle, là où l’on peut vendre tout, et là où tout s’achète.


Nos gouvernements avec leurs alliés objectifs ont délibérément ôté à deux générations toutes possibilités de réactions autres que pulsionnelles. Le rapport historique est effacé et la mémoire brouillée.
Notre responsabilité est écrasante.


Gianina crie, elle nous exhorte, elle exige qu’enfin le temps se pose pour nous permettre de faire face à notre histoire.
STOP THE TEMPO !


Deux jeunes femmes et un jeune homme à Bucarest luttent contre la confiscation d’eux-mêmes, ils refusent d’être des réfugiés à l’intérieur de leur propre pays.
Aujourd’hui où le concept de camp est érigé en mode de gouvernement, le camp des "gagnants" est peut-être un des pires.
STOP THE TEMPO !



Et puis aussi pourquoi monter Stop the tempo ? ...
Parce que je ne sais pas comment faire.


Christian Benedetti




"Ce que nous attendons de ce spectacle.
Il doit être joué pour un public d’ici et maintenant, qui peut se reconnaître dans les espérances, les frustrations, le désespoir, la révolte des trois personnages.
C’est pourquoi j’ai écrit un texte qui s’inspire de nos histoires et de celles de nos amis. Sa valeur littéraire ne m’intéresse pas,
parce que je suis convaincue qu’il ne peut y avoir de chose plus importante que la rencontre avec le public.
Si cette rencontre est ratée alors le reste ne compte pas.


Ici et maintenant sont les mots essentiels et la base de cette expérience théâtrale.


Le message social et politique est très clair : "comme ça on ne veut plus".
A la question : "on déconnecte ou on ne déconnecte pas ?", la réponse des personnages est la nôtre.
"Si la Roumanie était connectée à un tableau de fusibles..."


Nous sommes directement impliqués dans la façon de porter le message de ce spectacle.
Je n’ai pas voulu me révolter contre une forme de fiction.
Je crois que le temps de la parabole politique est passé, et que ce que veulent les spectateurs, c’est avoir un lien direct (immédiat) avec ceux qui ont la chance de les représenter sur scène.


Notre intention était de jouer ce spectacle dans les clubs, les bars, les discothèques.
Aussi, lorsque j’écrivais la pièce, j’avais tout le temps à l’esprit que je devais écrire pour un espace qui est évidemment en conflit avec l’histoire des personnages."



textes de Gianina Carbunariu tirés du programme édité à l’occasion de la création de Stop the tempo à Bucarest.

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