Soif est un monologue très charnel dans lequel réflexions et rires cohabitent. Un seul acteur : Julien Bleitrach, en tee-shirt et jean pieds nus. Sans connotation d’époque afin que chacun puisse, en le voyant, projeter sa propre image du Christ.

Cette narration qui imagine ce que Jésus aurait pu se dire à partir du moment où il est condamné à la crucifixion, sa nuit en cellule, la montée du Golgotha, la crucifixion et la résurrection, est terriblement quotidienne, humaine. Mouvements incessants dans la tête de cet homme si célèbre, d’idées, de souvenirs, de réflexions, d’interrogations, de remises en question. D’autres figures sont contées et non représentées, seul l’acteur les imagine. Le parti pris n’est pas de représenter chaque mot mais de se souvenir, de se voir, se regarder, de ressentir, se ressentir.

Jouer le Christ n’est pas aisé ! Mais le représenter comme une image collective et des imaginations multiples, c’est un beau pari.

Nous connaissons tous ce qui lui arrive, il n’y a pas de suspens de ce côté-là, mais sa réflexion est haletante, cette façon particulière de regarder sa vie et de ressentir... L’acteur au fil du récit aura des actions très quotidiennes, très matérielles. Afin de rendre ce récit personnel.

Je suis convaincue que ce sujet peut interroger une population hétéroclite, milieu, âge, obédience.... Et curieuse, sans oublier ceux, nombreux, qui viendront pour l’écriture et l’imaginaire d’Amélie Nothomb.

J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce texte. J’ai eu un vrai coup de cœur pour l’auteur dès L’Hygiène de l’assassin....

Il nous reste à concrétiser ses mots et Julien sera ce Christ là.