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Sale août

+ d'infos sur le texte de Serge Valletti
mise en scène Patrick Pineau

: Note d’intention

par Serge Valletti – Avril 2008

Les Massacres d’Aigues-Mortes, août 1893

L’intention ne vaut pas l’action.
Bien sûr mon intention est d’écrire la pièce de théâtre la plus ceci, la plus cela.
Bref.
En premier lieu il y a le formidable dossier établi par Gérard Noiriel.
C’est à partir de ce document que peut germer l’envie d’écrire une pièce qui sera tout simplement à la hauteur.
Mais comment procéder ?

Les forces en présence
J’ai en ma possession quelques éléments, quelques cartes, dans le sens atout et dans le sens géographique.
Ces cartes ce sont tout d’abord des hommes.
Gérard Noiriel, je l’ai déjà dit, grâce à son dossier.
Patrick Sommier, directeur de Bobigny, qui s’est engagé avec enthousiasme et que j’ai envie de satisfaire « intellectuellement ».
Et enfin le metteur en scène pressenti pour diriger la troupe.
Mentalement je m’installe dans un fauteuil et j’imagine le spectacle qui va être créé et pour ce faire le metteur en scène a besoin d’un texte.
C’est moi qui vais le lui fournir.
Je vais fabriquer un texte en vue d’un spectacle à venir, voilà le mouvement de départ. Voilà la ligne de force de mon travail.

Portrait d’un massacre
Après avoir tourné et viré autour du dossier de Gérard, j’en ressors quelques éléments :
Les gens, les personnages, les héros de cet événement :
La communauté de la ville : le Maire, le Préfet, les commerçants, les paysans, les employés de la Compagnie des Salins du Midi, les gendarmes, les militaires et les ouvriers italiens.
Les lieux de l’événement : les marais, les commerces, les villas, la Tour, la gare. En décortiquant plus précisément, un lieu retient mon attention : La villa de Monsieur Fournier.

La villa de Monsieur Fournier
Dans toute cette histoire voilà le lieu où naît le théâtre.
Je cite le passage dans le dossier de Gérard Noiriel :
Le préfet du Gard et le procureur général de Nîmes, qui ont pris la tête de la colonne, demandent au propriétaire, un dénommé Fournier, au nom de la loi d’ouvrir la grille de fer « de sa vaste maison », pour y abriter les Italiens. Celui-ci refuse. « Je n’ai pas envie qu’on me démolisse ma propriété » répond-il. « Si l’on vous fait des dégâts, on vous les paiera » lui réplique le Procureur de la République. Mais la grille se referme sur les Italiens assaillis.
Voilà le moment qui bien que se passant en 1893 nous renvoie directement à aujourd’hui.
Pourquoi Monsieur Fournier n’a pas ouvert sa porte ?
A sa place l’aurions-nous ouvert ?

Quatre actes
Et puis après l’espace, le temps de l’événement : les trois jours structurés ainsi :
1 – Le soir du 15 août, sorte de veillée d’arme avant l’événement où tous les éléments du drames sont là exposés ;
2 – La journée du 16 août, début des troubles ;
3 – La nuit du 16 au 17 août puis la journée du 17 août, acmé du drame ;
4 – Après le procès.

Ajoutez beaucoup de sel, des marais, du vent, le soleil, les remparts de la ville, les pierres qui fracassent les vitres.
Les morts et le sang.
Et ainsi cela s’appellera :


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