Aprés avoir mis en scène Friche 22.66 aux Ateliers Berthier, le besoin d'écriture scénique en direct a grandi et a fait naître le projet Requiem. Un cycle débuté à la Ferme du Buisson en février 06 qui s’est poursuivi au festival berthier 07.

Requiem interroge l'héroïsme en occident ou plutôt sa mort.
Le sang a coulé et maintenant que (heureusement) cet occident le cache, les journées perdent leurs héros et de leur héroïsme.
Requiem retrace une histoire : celle du sang et des larmes des héros tragiques.
Requiem cherche aussi les traces de ce théâtre de sang, de cette tragédie ancienne, dans notre monde d’aujourd’hui.

Parler de notre place à nous.
Ma jeunesse pleine de privilèges face à un monde agité par la guerre et la violence, loin, en orient, ailleurs.
Peut-être alors raconter cette odeur de guerre et de larmes qui nous parvient.
Peut-être raconter aussi nos larmes lourdes, nos larmes d'ici.
Parler aussi surtout d'amour.
De ce qui nous parvient des cris des tragédies et de ceux qui trempent encore aujourd'hui leurs mains dans le sang.
De la famille qui partout souffre et s'en amuse.
De l’amour entre frères et de la violence qu'il y a à vieillir.
Requiem interroge mes orignes iraniennes et mon passé d'enfant priviligié, témoin du combat de mes cousins pour la liberté.
Témoin sans en avoir eu les véritables sensations.
Parler de ça.
De ma bêtise et de ce qui me reste de toute cette violence vue mais non vécue.
Dire cela, car, c'est vrai, je ne serai, c'est vrai, jamais un héros.
Ce n'est pas triste.
Et surtout.
Surtout jamais de politique.
Juste s'aventurer alors dans ce qui me reste de ce souvenir de sang.
Puisque les héros ont peur et finissent les mains rouges et les larmes au yeux.
Puisque là-bas la tragédie est un fait divers et qu’ici tout est si loin .
Parler de ca.

Retracer l'histoire du sang et questionner la subsistance des héros ici où il est facile d'aimer et de survivre.

Une femme pleurant sur son bébé.
Un mari.
Un frère.
Un témoin.
Une Médée au milieu de deux frères.
Abel et Caïn peut-être.
Un bébé au milieu du meurtre et du sang.
Mais pas de parole pour expliquer, juste l'état des comédiens et les images qui surgissent.

Vincent Macaigne