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Pour un oui ou pour un non

mise en scène Gilles Laubert

: Présentation

Résumé de la pièce



« Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille. »


Presque rien, cela part de presque rien.
Deux hommes, qu’une amitié liait depuis toujours, vont découvrir à partir de ce presque rien, qu’en fait, ils ont vécu sur un faux-semblant. Sous l’amitié, une différence profonde, irréductible, constitue le tissu de leur relation. Ils décident de tout remettre en question. La machine infernale est lancée. Ils démontent ce qu'ils ont construit, leur relation mais aussi leur identité propre.




Notes de mise en scène


On a dit de Nathalie Sarraute qu’elle était un peu le Marivaux de notre époque. Voltaire, pour qualifier le dramaturge du XVIIIème, dit que celui-ci « pesait les œufs des mouches dans des toiles d’araignées ».


On le sait maintenant, chez Marivaux, il y a aussi du Sade qu’un ton de marivaudage de comédie avait un peu masqué.


Un jeu à la française (ou autrement dit parisien chic, avec une pointe de boulevardisme) avec ses facilités et son vernis, a édulcoré le théâtre de Sarraute. Il ne faut pourtant pas se laisser bercer par une apparente facilité du texte : sous la mélodie et l’ironie, sourdent des tempêtes, des violences et des frustrations.


Pour un oui ou pour un non est un pur objet de tragédie classique : unité de lieu, de temps et d’action, accompagnée d'un dénouement fatal. Au fil de la pièce, les personnages savent qu'ils ont mis en marche une machine infernale. Leur amitié est broyée et ce règlement de compte aboutira sur un anéantissement : n’être plus rien.


La pièce semble se circonscrire au seul affrontement de H1 et H2 et pourtant deux autres personnages (H3 & F) apparaissent pour une courte scène. Or, cette scène n’est pas rien. C’est au cours de celle-ci que H2 sera proprement exécuté par ces deux figures énigmatiques. Et c’est H2 lui-même qui les aura convoquées. On pense ici au héros tragique qui est entraîné vers sa fin par sa propre volonté : il suffirait qu’il renonce à l’objet de sa quête pour que cesse la malédiction ; ou encore c’est le héros qui reconnaît que sa quête ne peut l’entraîner qu’à sa perte.


La citation du poème de Verlaine (Sagesse III. VI) n’est pas, dans le texte de Sarraute, un simple référent culturel : les conditions dans lesquelles Verlaine a écrit ce texte (emprisonné, il faisait un retour à Dieu), la chute même du poème (Dis qu’as-tu fais, toi que voilà, de ta jeunesse ?), sont autant de pistes qu’indiquent Sarraute : elle n’est pas une auteure à laisser traîner des citations pour le seul plaisir de leur étalage… C’est, nous semble-t-il, là aussi un élément déterminant de la dramaturgie.




Décor


Comme emprisonnés dans une boite de présentation d’insectes, c’est sur un ciel bleu que s’affronteront les deux protagonistes ; la surprise arrivera de l’effraction que les voisins viendront commettre dans le déroulement de la représentation : alors, le lieu, de privé, deviendra public…


Le ciel est par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme
La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur là
Vient de la ville.
Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?


P. Verlaine

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