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Perdues dans Stockholm

+ d'infos sur le texte de Pierre Notte
mise en scène Pierre Notte

: Entretien avec Juliette Coulon, Brice Hillairet Silvie Laguna

Propos recueillis par l’auteur

De quoi parle la pièce, et que se passe-t-il, en Suède ?


Silvie : La tante et le neveu Lulu, deux doux dingues (mais les fous ne sont pas ceux qu’on croit) enlèvent une comédienne qui n’est pas celle qu’ils croyaient. Émotion de la comédienne, qui n’est pas reconnue, pour des ravisseurs qui ont cru la reconnaître ; il court, il court le syndrome de Stockholm. Et voilà nos trois Don Quichotte de pacotille multicolores, nos trois Thelma et Louise dans un road movie existentiel et loufoque à la recherche du bonheur. Grâce à elles, le monde nous semblera un peu plus doux et enivrant. Et les cerisiers seront en fleurs...


Juliette : Cette pièce parle d’un formidable ratage, qu’un peu de crêpes, de mini-golf, de pédalo et d’intérêt pour la culture japonaise vont rapidement transformer en une belle réussite sociale.


Brice : La pièce réunit trois personnages qui foutraient volontiers tout en l’air pour avoir droit à un petit bout de rêve et de sérénité. Quant à la Suède, c’est joli mais c’est vraiment beaucoup trop loin.


Quel portrait feriez-vous de votre personnage ?


Silvie : La tante est un loukoum fondant enfermé dans une coque de sucre glace. Elle est bourrue et pas commode, mais on lui en a fait voir de toutes les couleurs et pas que du rose. C’est une diva un peu fanée qui joue, qui perd et qui triche mais qui ne tue que par amour. Et de l’amour, elle en a à revendre pour son Lulu, le fils de sa sœur, paix à son âme. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux.


Brice : Lulu est habité par l’urgence, le nécessité impérieuse de devenir une femme. Il avance vers l’ablation de son pénis comme on court vers une vie meilleure, une tranquillité salvatrice, un jacuzzi en Norvège.


Juliette : La comédienne est belle, rongée par son désir, noyée dans son Moi, joviale et dépressive, persuadée de n’être jamais elle, mais prête à tout pour l’être. Comme toute bonne comédienne se doit de l’être.


Comment imaginez-vous le travail avec l’auteur ? Est-il judicieux qu’il mette en scène ses textes ?


Silvie : Avec confiance ! Crescendo, fortissimo, mezza voce, piano, pianissimo... Et du silence de l’humilité et de la beauté du geste...


Juliette : Je l’imagine radical, en sueur, en sexe et en furie, à l’image de Pierre Notte.


Brice : Ce qui aurait été judicieux c’est que Bob Wilson, Thomas Ostermeier ou John Malkovitch daignent répondre à l’une de nos nombreuses sollicitations, mais rien, que tchi !


En quoi cette farce, cette comédie légère, vous semble-t-elle essentielle ?


Silvie : Seuls le rêve, la poésie, la fantaisie peuvent nous libérer d’un monde déshumanisé où l’argent, le voyeurisme, l’uniformité sont en train de nous noyer. Cette pièce est une bulle de tolérance et d’espoir, qui donne la parole d’une façon poétique et fantaisiste aux gens différents, aux malmenés de la vie.


Juliette : Cette pièce deviendra essentielle dans la mesure où elle l’est pour moi, et si elle l’est pour moi, elle l’est forcément pour tous. « La fleur n’est belle que parce que tu la regardes » Haïku anonyme du XIIe siècle.


Brice : Elle est essentielle parce qu’elle est une farce, parce qu’il y est question de chacun de nous puisqu’il s’agit d’humanités et qu’à ce sujet, comme chacun sait, c’est un tel bordel qu’il faut bien rire un peu.

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