Dans un grand pays d’Amérique du Sud, la Calambie, se déroule une guerre civile qui ne dit pas son nom.

Elle oppose, d’une part, une guérilla vieille d’une quarantaine d’années, et, de l’autre, des milices paramilitaires aux méthodes qu’on croirait tirées d’un manuel du docteur Mengele. Ces paramilitaires semblent bénéficier de la complaisance de tous les gouvernements successifs du pays et plus particulièrement de celui du président en poste au moment où se déroule le récit.

Dans ce contexte, Ungrud, une jeune femme désoeuvrée issue de la grande bourgeoisie locale, décide d’exploiter le créneau de la politicienne moderne aux valeurs de tolérance démocratique à l’occidentale et au look idoine pour se présenter aux prochaines élections présidentielles. Mal vue par un peuple à dominante métissée et souvent traditionaliste, cette bourgeoise blanche bénéficie de l’attention des médias occidentaux et devient vite la coqueluche de ceux-ci. Enlevée par la guérilla lors d’une tournée électorale, elle va devenir un enjeu politique national, puis faire l’objet de toutes les récupérations médiatiques à l’échelle continentale et même internationale.

Cette anecdote dramatique n’est à proprement parler pas le sujet principal de la pièce. Elle agit comme un révélateur des tensions à l’oeuvre dans la région, tensions aux enchevêtrements complexes, aux alliances confuses, aux intérêts contradictoires et aux racines multiséculaires, dont la pièce a l’ambition de faire la synthèse.

Lauréate du concours Textes en Scènes, organisée par la Société Suisse des Auteurs et Pro Helvetia, cette pièce a été retravaillée au gré des rencontres avec les autres lauréats et les organisateurs du concours. Mais surtout a bénéficié des corrections, analyses et suggestions précieuses de Coline Serreau.