On est là et on mouline dans la tête, en bout soit on rentre en transe soit on kine, et le soleil il jure, il jure sur nos têtes et nous on est tous gris de crise. Coco, Solo, Lino, Espérance, Sosso et leurs caisses de viande, les chiens qui hurlent, la radio qui carapate mille démangeaisons et la disparition de la petite caissière dont on veille le corps sur la mer.

Le quartier a changé de visage, on ne voit que la grande surface perdue au milieu des cases et des nouvelles maisons à étage.

Les gars et les filles qui bossent au supermarché, on a accéléré leur image par quatre et ils finissent avec des coquillages dans les trous d’nez.

C’est toujours le même cirque.
Et la colère on en fait quoi ?
Pas perdre la sueur même si elle tombe là sur le ciment, obsolète.
Sosso Cultive ses brèdes, Espérance écoute rire les enfants, Coco écrit à Marie- Reine dans l’Europe là bas, Solo attend la marée montante.

Lino pisse sur les brèdes de Sosso et s’entraîne à voler et à la fin il vole.

Tous approchent leurs chaises à la frange du trottoir comme des autos prêtes à démarrer.
Tout le monde lève les yeux au ciel.

Et une autre porte s’ouvre.
On mouline les histoires dans les coco d’têtes et on envisage les conséquences possibles de ce qui vient de se passer.
Encore une énigme pour aider à vivre.