Alors que des camps se forment de manière manichéenne quelques minutes après chaque évènement qui se passe dans le monde, alors que les opinions tiennent en 140 signes et une émoticône, Para se place dans une zone où la nuance a de nouveau sa place. Partant d’une analyse de l’« opération internationale de maintien de la paix » en Somalie en 1992-1993, ce monologue d’un paramilitaire est une réflexion sur les tourments intérieurs d’un homme pris dans la « grande histoire ».

Para remet en question notre capacité de compassion pour un personnage ambivalent qui pensait être un chevalier sur un cheval blanc et qui s’est heurté au chaos ambiant et à son propre comportement… Alors que les images de cette opération hantent les mémoires, peut-on mener un spectateur à douter de lui-même et de ses possibles excès dans les mêmes circonstances ? Loin des images stéréotypées des films de guerres étatsuniens, Para rend tangibles les paradoxes de notre époque.

Il en résulte un récit d’idéalisme et d’impuissance, d’objectifs nobles et de pratiques crapuleuses. Une zone grise où tout jugement devient impossible.