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Origami

Satchie Noro ( Conception ) , Silvain Ohl ( Conception )


: Présentation

Les ballerines ont l’habitude de se mettre en quatre. De piquer, fouetter, pirouetter et de se plier, avec souplesse, à leur discipline. Demi-plié, petit plié, grand plié… Et si, pour changer, il fallait se plier à la danseuse ? C’est l’idée, étonnante et espiègle, de la Franco-Japonaise Satchie Noro et du Français Silvain Ohl, qui s’inspirent des techniques millénaires de l’origami pour proposer un double jeu entre le mouvement d’une danseuse et les bascules d’un container. Un gros caisson d’acier soudé et une frêle jeune femme intrépide… Lequel des deux va se plier à l’autre ? L’affaire semblerait, elle aussi, pliée. Mais ne jugeons pas trop vite les forces en place.


À chacun ses passions, même les plus étranges : Satchie Noro aime les containers. Elle y voit tour à tour “un refuge, une maison, une boîte de création, une cabane…” Peut-être est-ce du fait de sa double culture, qui mène sans cesse son esprit et son travail entre la France de sa mère et le Japon de son père, maître d’aïkido. Peut-être à cause des années passées en tournée avec diverses compagnies de danse et de cirque, celles de Carlotta Sagna ou de James Thierrée. Ou peut-être pour aucune raison tangible, elle investit et s’investit dans ces foyers mobiles, habitats nomades et sommaires, prêts à s’embarquer sur une plateforme, à prendre la route ou la mer. Heureux hasard de l’existence, elle a rencontré un autre fondu des grandes boîtes, Silvain Ohl, concepteur, constructeur, scénographe. Il y avait bien de quoi en faire un spectacle : “Origami est né du désir d’associer nos pratiques très différentes pour une écriture commune et de notre attrait immodéré pour les containers. En nous inspirant de la pratique de l’origami, nous métamorphosons un container de quarante pieds, objet mondialisé et mondialisateur, en un objet générant de nouvelles relations à échelle humaine et personnalisé : entre autres la danse, elle-même moteur de l’origami.” Car, qu’on ne s’y trompe pas : c’est le mouvement humain qui préside à celui de l’acier, la perturbation légère qui domine la structure.


Plié puis développé, replié et emmené ailleurs, le container emprunte autant à l’origami qu’au jeu chinois de tangram, alias “les sept plaques de l’habileté” ou encore “les sept plaques de la ruse”. Un puzzle qu’on pourra aussi bien considérer comme un casse-tête sur la presque impossible reconstitution d’un carré que comme une mise à l’épreuve de la fluidité des formes. La danse, comme la géométrie, a ses formes parfaites, le jeu pourrait alors devenir de s’emparer de ses formes pour leur faire dessiner, à chaque fois, autre chose que ce qu’on croyait voir. Le triangle se soustrait du carré pour devenir le toit d’une maison ou l’oreille d’un chat ; l’angle n’est atteint que pour faire apparaître la spirale.


Pour l’interprète, le support reste un espace mouvant à apprivoiser : “C’est la rencontre à la fois organique et mécanique de deux corps, celui du container et le mien. Ce vide qui s’ouvre sous mes pieds me demande une grande précision dans le geste, une écoute et une observation constante de l’origami, explique Satchie Noro. J’essaie de trouver une respiration commune avec cette matière. De mémoriser, d’intégrer cet espace en mouvement comme une cartographie interne.” Reste que l’une toujours sera plus mobile que l’autre. Un container, après tout, ne fait qu’encadrer du vide. Mais qui sait ce qui se passe à l’intérieur d’une danseuse ?

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