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OWA, quand le ciel s'ouvre

Philippe Boronad ( Mise en scène ) , Konan Kouassi ( Chorégraphie )


: Intention

"Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité toute entière, quand ils l'expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance que l'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste. En vain on alléguera que nous cédons alors à l'influence toute puissante de notre caractère : notre caractère c'est encore nous."
Bergson


UN CONTE EN TERRE D’AFRIQUE


Venu de la nuit des temps, le conte est sans doute l’une des premières expressions de l’âme populaire. A travers la corporalité apportée par la tradition orale, le conte aide à affronter ses peurs, surmonter ses angoisses primitives et joue un rôle de transmission, notamment en direction des jeunes générations. Il répond également à un besoin très archaïque de rêver, d’être un autre que soi-même, de s’emparer de pouvoirs surnaturels, mais aussi d’accéder à une dimension sacrée et d’aider à lire l’univers qui nous entoure.


Pour le duo d’interprètes pluridisciplinaires qui porte la dimension orale du conte, Philippe Boronad a choisi de travailler avec un danseur africain. Il a aussi voulu de la musique, beaucoup de musique à tel point qu’elle est alter ego de la parole. Ainsi la narration s’articule selon deux axes indissociables, le conteur qui crée et emprunte le chemin, le danseur qui sans cesse fait obstacle ; cette confrontation se tissant à travers les chants et la musique.


Nous entraînant en terre africaine à travers tous nos champs perceptifs, Owa, Quand le ciel s’ouvre… nous ramène aux origines du monde et nous raconte notre propre création. Comment déterminons-nous notre chemin ? Quels choix débouchent sur l’accomplissement et le bonheur ?


L’ACTE MAGIQUE


Le choix d'un conte puisé dans la tradition orale et la littérature africaine s'explique par la singularité d'une narration qui mêle magie et réalisme, Nature et surnaturel, dans une seule et même expérience. Des relations entre réel et surréel naissent des connexions entre les mondes, rendant sensibles et manifestes les forces invisibles qui entrent mystérieusement en résonance avec nos trajectoires intimes et personnelles, interrogeant la notion même de destin.


En effet, le conte africain a la capacité de rendre compte d'un univers où il n'existe pas de rupture entre réel et imaginaire, soit de (re)présenter le réel et l'imaginaire, non pas comme deux mondes distincts qui peuvent communiquer entre eux à travers les arts ou les rêves, mais comme deux composantes d'un même monde, garantes de son équilibre et de sa richesse.


L’EMANCIPATION DE LA FEMME AU COEUR DE L’HISTOIRE d’OGOA


A l’origine de toute démiurgie, Owa, Quand le ciel s’ouvre… délimite un espace primitif de liberté : le choix de son destin. Mais ce choix originel se définit de façon unidirectionnelle. Le conte oppose deux figures emblématiques : une conception maternelle et traditionnelle de la féminité (Tahamata) et une conception guerrière et virile, incarnée par une volonté de puissance et de reconnaissance (Ogoa). Ainsi le destin d’Ogoa interroge à la fois hommes et femmes, garçons et filles, remettant en cause le positionnement des uns et des autres au sein de la société.


Dans les sociétés traditionnelles, une scission culturelle apparaît entre le pouvoir naturel des femmes – celui de l’enfantement, et le pouvoir viril – celui de la puissance et de la reconnaissance. Dans un équilibre toujours instable, les premières donnent la vie, les seconds dispensent la mort. Ogoa apparaît donc comme une femme brisant l’ordre établi : elle réclame et obtient un grand pouvoir ; sa force et sa magie sont reconnus de tous. Comment remettre en cause le carcan culturel du partage des rôles homme / femme sans sacrifier le désir légitime de s’affirmer comme un être pluriel et complet : enfanter, tout en assumant carrière, pouvoir et reconnaissance ?


Ogoa a été heureuse durant la première partie de sa vie, reconnue par les hommes pour sa puissance et sa magie. Qu'est-ce qui provoque en elle ce réveil, ce soudain désir d'enfant qui brise définitivement son bonheur ?


Elément constitutif de l'expérience humaine, le Temps est insaisissable et perçu par chacun selon sa culture et son rythme de vie. Nous restons souvent imperméables à sa fuite en avant et il nous fait brutalement face au moment où, justement, « il n'est plus Temps ». C'est donc au moment où le Temps biologique a refermé pour Ogoa la possibilité de devenir mère qu'elle ressent le besoin vital de changer son destin.


Interroger la notion du Temps aujourd'hui nous amène à considérer les changements relatifs à l'individu et à la société qui modifient notre perception de la temporalité. En effet, l'accélération de nos rythmes de vie, la rationalisation de la mort, l’allongement de l’espérance de vie, l'omniprésence du virtuel, etc. impliquent un changement de mode de vie et, par conséquent, modifient notre rapport perceptuel au temps.

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