theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Nothing Hurts »

Nothing Hurts

+ d'infos sur le texte de Falk Richter traduit par Anne Monfort
mise en scène Armel Roussel

: Un happening textuel

Deux hommes et deux femmes se retrouvent dans un lieu non-identifié ,à une heure pâle, pour encore se faire vivre , s'inventer et raconter des histoires, réelles ou fictionnelles ou pour être plus exact, sans savoir précisément où est encore le réel et s'ils sont dans le fictionnel. C'est une sorte d'"after" suspendue sur de l'électro. L'after d'une nuit floue parce qu'on ne sait plus bien ce qui s'est passé , ni si on existe encore, ni même qui on est. C'est une proposition post-traumatique, comme après un accident de voiture, dans ce moment d'hébétude où on tâte son corps, où l'autre est une ombre attirante ou repoussante, où l'on tente de se faire vivre encore un peu, en se créant un ailleurs mental fantasmé. C'est tenter de se décoller de son corps. C'est tenter de décoller tout court.


Le sujet de notre version de Nothing Hurts est l'histoire de gens qui s'injectent de la fiction comme une drogue pour pouvoir encore ressentir quelque chose. Et qui s'accompagnent dans leurs solitudes respectives. C'est-à-dire que ça raconte encore le lieu d'une solidarité, et même d'un certain romantisme ; peut-être d'une génération insatisfaite parce qu'on la vide de son sens. Peut-être d'un début de fin d'humanité... Les clichés visuels que ces personnages décrivent sont ceux des films d'aujourd'hui mais aussi d'hier. Ils sont à la fois beaux, terribles et ridicules. Le spectacle est donné sans cynisme et sans jugement. Ce n'est pas un travail qui vient faire la morale ou de la socio-culture sur les jeunes mais c'est une proposition qui vient explorer de l'intérieur une forme de désespérance.


Nothing Hurts est une forme de happening textuel qui doit dépasser sa simple représentation. C'est à dire que c'est une proposition poétique construite comme un rêve sous LSD dans un environnement brut. Le happening s'inscrit en échappées fictionnelles sur de la musique électro ininterrompue et pourtant le "réel" est bien là, avec l'absence de sens concret, c'est à dire de ressenti, de dire "je t'aime" ou de vouloir "être proche" ou de pouvoir encore s'identifier physiquement dans son corps. Les acteurs y sont transfigurés par les histoires qu'ils produisent comme dans l'instant et le spectateur lui-même est embarqué comme par un shoot dans un voyage subconscient. Pour renforcer l'effet, cette proposition doit être posée dans une "scénographie naturelle", c'est à dire un espace où il est possible que l'on "oublie" qu'on est au théâtre. Donc la proposition n'utilise aucun artifice théâtral (pas de projecteur, de musique lancée en off, de régie, pas de "costumes" à proprement dit, pas de maquillage...)


Cet happening s'adresse à toute personne curieuse de vivre une expérience théâtrale singulière pour peu qu'elle ne veuille pas être plus fort que le spectacle. La spectacle ,lui, n'est pas plus fort que le public. C'est une possibilité de double abandon.

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.