Bates ? Norman Bates ? Comment ? Vous ne voyez pas ? Mais si, bien sûr ! Le motel dans la pénombre, le meurtre sous la douche, le glissando aigu des violons. Il est le schizotueur de Psycho – le seul, le grand, celui d’Hitch, interprété par Anthony Perkins. Vous le reconnaissez maintenant ? Pas totalement ? Bien sûr ! Parce que Hitchcock ne nous l’a livré qu’à demi, en l’enfermant dans son autre maternel – dans son antre maternel –, Norma. Jean- François Auguste et Marc Lainé ont justement pensé que nous n’en avions pas fini avec Norman/Norma. Qu’il restait assez d’ombres en lui et autour de lui pour l’autoriser à revenir nous hanter. En dédoublant la mise en scène, ils pouvaient tirer le personnage chacun de son côté, sur scène et sur écran, live et dupliqué, convaincus qu’avant de se murer dans le silence, il allait pouvoir distiller encore un peu d’effroi. Dans un dispositif qui honore sa dette à la douche hitchcockienne, ils explorent les rapports confondant de Norman et de Norma aux prises avec leurs multiples reflets.