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Normalement

+ d'infos sur le texte de Christine Angot
mise en scène Thomas Quillardet

: Présentation

Le choix du théâtre en appartement- pourquoi ?



Petit historique


Le théâtre d’appartement dans sa configuration actuelle est une invention récente. On peut dire que cette forme de théâtre appartient résolument au XXème siècle. Le terme apparaît dans les années 70 avec la création d’une compagnie, l’appartement théâtre. Mais on en trouve trace bien avant. Déjà dans les années 50 et aux deux extrémités du globe, dans les deux parties du monde que tout oppose alors, l’Est et l’Ouest, des artistes donnent à voir des représentations dans des lieux privés. Par delà leurs frontières et leurs différences, des hommes expérimentent une nouvelle forme, un autre rapport au public. Plus tard l’avant-garde s’en empare : Tadeusz Kantor en Pologne, le Living Théâtre aux états Unis. En France c’est Pierre Ascaride qui contribue à lancer le genre qui fait florès surtout dans les années 80. De nos jours, ces pratiques de théâtre deviennent de plus en plus marginales, avant tout pour des raisons économiques : la rentabilité y est moindre.



Pourquoi un théâtre de ce type pour  « normalement, »


Nos motivations pour monter un spectacle en appartement sont multiples, voici les principales.


  • un théâtre plus humain : Comme le dit Georges Banu : « le théâtre en appartement est un théâtre du spectateur ». Ce dernier sera considéré comme un élément à part entière du spectacle. La représentation se fera pour lui mais aussi avec lui.
  • Un théâtre plus proche : cette forme de théâtre est proche de nous car elle abolit toutes les frontières sociales (géographiques, psychologiques, sociales, financières, culturelles et artistiques) permettant ainsi de nouer d’autres points de contact avec le public.
  • L’inscription du théâtre, art collectif se fait dans l’espace de l’individualité : la dimension publique des représentations vient bouleverser la dimension privée, intime de l’appartement.
  • L’appartement, lieu du quotidien et de la réalité se laisse pénétrer par le théâtre, art de l’illusion : nous souhaitons tirer parti de la tension entre réel et imaginaire pour créer des situations ambiguës.

Ces deux dernières notions sont d’ailleurs les fondements même de l’originalité de Normalement,. C’est à la fois un texte qui possède une écriture théâtrale exacerbée (qui pourrait être traité de manière distanciée) mais qui est pourtant en lien étroit avec la vie intime et les ressentis de l’auteur. Il sera donc intéressant sur mettre en relief cette ambivalence dans un cadre qui oscillera constamment entre réalité et onirisme, quotidien et extraordinaire.




Premières notes de répétions


Le Projet :


Avec ce texte de Christine Angot nous souhaitons mettre face à face deux notions a priori antithétiques : la proximité et la théâtralité. Normalement est un texte écrit avec un langage théâtral exacerbé : grande musicalité du phrasé, dialogue monologué, personnage identifiable, récits déstructurés.
Il nous parait intéressant de confronter cette langue singulière à la proximité des spectateurs. Pour cela, nous avons choisi de limiter la jauge à 20 places. Nous souhaitons d’abord présenter le spectacle dans des appartements. Le rapport au public sera ainsi direct et nous permettra de brouiller les codes sociaux liés au lieu théâtral. Il ne s’agira pas de faire un spectacle réaliste ou intime. Au contraire : investir le lieu du réel et de l’intime avec une parole théâtrale très forte, un jeu théâtral assumé sera un moyen de troubler nos certitudes et de mieux faire entendre la douleur brutale qui émane de Normalement,.


Intentions de mise en scène :


Le procédé théâtral doit être de l’ordre du rituel. L’actrice semblera enfermée dans une pièce, soliloquant depuis toujours. Les spectateurs prendront place autour d’elle. Le dispositif scénique sera très épuré. Il se composera d’une table et d’une chaise pour mettre en valeur la parole prononcée et l’actrice.


Nous tenterons, par un travail minutieux, de comprendre toutes les références du texte (références intertextuelles, références à la vie de l’auteur), suivant ainsi les méandres de la pensée du personnage et la logique interne du monologue.


Cependant, le jeu de l’actrice ne sera en aucun cas un jeu psychologique. Notre direction d’acteur sera avant tout musicale. Le rythme, les silences, les syncopes, les jeux de sonorités qui composent le texte seront les principaux appuis de jeux. Son corps, sa bouche et sa voix, traversés par les mots, seront les seuls vecteurs du sensible et de l’émotion. Au plus près du texte.


Premiers jours de répétitions


Dès les premiers jours de répétitions nous est apparue une évidence : ne pas tout de suite aller dans l’évidence du phrasé. L’écriture de Christina Angot impose un rythme rapide. Il est nécessaire à la comédienne d’aller d’abord à l’encontre de ce phrasé. Pour s’approprier le texte et ensuite, bien sûr, pour rentrer dans toutes ses subtilités. C’est pourquoi nous cherchons une qualité de silence et une lenteur assumée. Le premier travail est de respirer de manière large, et de trouver comment cette respiration profonde va amener la parole. Et devenir ainsi vitale.


Cette lenteur et ce silence nous sont aussi un moyen de sortir de toute analyse psychologique. La comédienne est seulement à l’écoute du texte, elle entre dans ses rouages. Elle se l’approprie, mêlant ainsi son univers à celui de Christine Angot.

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