CONTE CONTEMPORAIN

Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects notre univers intérieur et les démarches qu’exige notre passage de l’immaturité à la maturité. Bruno Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées.

CYCLE

Le passage de l’hiver au printemps. De la vie à la mort, de la mort à la vie. De l’enfant à l’adulte. De l’âge où on grandit à l’âge où on vieillit. Chaque personnage est le reflet d’un âge, d’un moment de vie. Le temps qui passe est peut-être le personnage central.

NEIGE

Dans les contes de fées, les saisons représentent souvent l’état psychique du personnage féminin. La neige est ainsi, selon Bettelheim, le symbole de l’endormissement, de la période de latence où le désir est en suspens. C’est par ailleurs ce qui décrit le rien sur un écran de télévision ou ce que voit une personne sur trois pendant une anesthésie générale. On n’est pas la même personne toute une vie. Quelle transformation, quels changements, quels abandons se préparent quand la neige ensevelit tout ?

CHASSE

Dans cette proposition, les lignes entre le bien et le mal sont mouvantes. Le prince n’est pas si charmant et le chasseur nous apprend la douceur. Dans le conte, ce dernier est censé être celui qui tue ; contre toute attente, il finit par sauver. Cette vision positive entre en totale contradiction avec la vision que le monde contemporain porte sur la chasse. Neige apportera un regard sur la sauvagerie dans nos sociétés contemporaines ainsi que sur les croisements entre l’Homme et l’animal sauvage. Le personnage du chasseur incarnera également la figure du changement. Un passage d’une vie d’ingénieur en agroalimentaire à une vie de refuge dans la forêt. Son parcours lui permet de traverser les saisons et de rencontrer l’animalité autrement.

MIROIR

Le reflet ne sera pas toujours à l’image du personnage, il aura sa vie propre. Il pourra être une fenêtre ouverte sur l’âme de la femme qui se regarde. Elle s’y verra peut-être à des âges différents, y verra sa mère, sa fille, dans une lignée de reflets, de ressemblances, de dissemblances, de résonance. C’est de ces images inattendues que naîtra la magie. Chaque chose n’est jamais tout à fait comme on le croyait. Même les méchantes reines ont été des princesses. Le miroir est-il là pour nous le rappeler ?

FORÊT

Par la force du conte et de l’onirisme, la forêt incarnera aussi un personnage. Ses changements seront une allégorie des métamorphoses internes des protagonistes et évoqueront les passages de l’adolescence à l’âge adulte.

ADOLESCENCE

Dans les profondeurs d’une forêt hivernale, Neige nous conte un récit intemporel et universel : la quête de soi. Neige, une jeune adolescente, doit se perdre dans la forêt pour se retrouver elle-même. Dans le conte de Blanche-Neige, l’héroïne meurt et renaît trois fois : elle vit ces moments de passages, que l’on connait tous·tes, à certains âges de la vie. Neige s’adressera directement aux adolescent·e·s, parlera de métamorphose, du passage d’un âge à un autre. Ces moments douloureux où l’on meurt à soi pour renaître autrement, ces moments qui peuvent être effrayants aux prémices de la vie, mais qui sont plus faciles à appréhender avec le temps…

MAGIE NOUVELLE

Pour illustrer ce conte d’aujourd’hui, nous collaborons avec Clément Debailleul, initiateur du mouvement artistique de la Magie nouvelle. Ce projet questionne et explore le rapport au réel, au vivant et à l’espace- temps en se basant sur une recherche technique et poétique sur les imaginaires.
Plus concrètement, nous explorons les techniques de projection sur divers matériaux, parfois organique, pour développer de nouveaux dispositifs scéniques permettant de remettre du vivant au cœur de la projection vidéo - par essence matière inerte que l’image anime.

RÉINVENTER LES LIENS MÈRES-FILLES

Dans ce conte d’aujourd’hui, mère et fille se cherchent sans fin à travers les âges.
Neige s’intéresse à ce lien intime, à ces projections que l’on fait de soi sur ses enfants, à la difficulté de les voir grandir, et de ce que cela signifie de l’évolution des corps. Neige questionne ce rapport au temps et l’impact des représentations de la société sur le corps des femmes.

LE RAPPORT AU VIVANT

Ce projet ancre les questions liées à la relation de l’Homme avec le vivant au cœur de nos préoccupations. Les personnages s’accordent avec les fluctuations de la Nature, dans un respect mutuel, ce qui inscrit l’Humain et la Nature dans un dialogue permanent et qui reconnecte l’Humain dans le schéma naturel. En connectant la nature à une histoire singulière, nous permettons aux spectateur·ice·s une nouvelle appréhension de la nature et de la sauvagerie.