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Nathan le sage

mise en scène Dominique Lurcel

: Présentation

Urgence de la pièce:


Amin Maalouf : « l’œuvre la plus emblématique pour ceux qui rêvent encore de ramener le monde à la raison».


Pierre Vidal-Naquet: « Une de mes pièces fétiches ».


Et - titre donné par Dominique Jamet à sa critique (Marianne), lors des représentations de 2004 - : « La pièce que Voltaire aurait dû écrire ».


On peut certes déplorer qu’il ne l’ait pas fait : elle eût considérablement enrichi notre patrimoine national, et serait devenue, depuis les attentats de janvier 2015, un repère culturel majeur, étudiée dans bon nombre de lycées de France… On peut aussi ne rien regretter : sous la plume de Voltaire, elle eût été différente : pleine d’esprit, certes –celle de Lessing en a aussi à revendre-, mais sans doute moins profonde. Et dans sa manière de poser la question centrale de la tolérance, moins exigeante et probablement moins sincère : la reconnaissance de la vérité de l’autre s’accompagnait généralement, chez Voltaire, de quelques piques peu bienveillantes, et l’empathie, nul ne l’ignore, n’était pas sa vertu suprême. Sa conception de la tolérance, reconnaissance du droit de l’autre à penser autrement, tenait de la coexistence pacifique. Lessing, lui, voit dans la différence la source première des échanges, du « commerce des hommes » : un enrichissement. Plus encore : une nécessité, parce qu’elle installe le débat comme le principal garde-fou à tous les repliements sur les « identités meurtrières » (Maalouf), retours à la barbarie. C’est dire l’actualité de la pièce, et l’urgence à la faire entendre.


Un Nathan d’aujourd’hui


Sans entrer dans le détail des variations que ceux-ci peuvent décliner, trois choix dramaturgiques fondamentaux s’offrent à qui souhaite mettre en scène la pièce : l’inscrire dans le moment de l’action, celui des Croisades –ce fut le choix de mon approche de 1996- ; dans le temps de son écriture et en faire un conte oriental du XVIIIe –ce fut celui de ma mise en scène de 2004 ; dans notre temps présent: ce sera celui de cette troisième mouture.


Inscrire Nathan le sage dans un contexte contemporain, c’est souligner l’urgence et la fragilité de son discours, cerné par les replis identitaires, les folies nationalistes et intégristes. Face au chaos actuel, le rêve humaniste de la pièce s’éloigne, se fait chaque jour un peu plus utopie, et prend des allures de Grande illusion…

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