Brillant interprète de Merce Cunningham pendant plusieurs années, Foofwa d’Imobilité a écrit un hommage au chorégraphe américain après sa mort en 2009. Salut qu’il adresse aussi bien à John Cage et à Robert Rauschenberg, grands collaborateurs du chorégraphe. C’est "Musings", une pièce comme une songerie, comme une ultime promenade avec le maître et ami. Une magnifique composition, rendue pourtant méditative par la grâce d’une lumière météorologique signée Jonathan O’Hear.

Ne dites pas à Foofwa d’Imobilité qu’il est un danseur exceptionnel, même si c’est exactement le nom du Prix de la danse suisse qu’il a reçu en 2013. Il aurait l’impression que son travail de chorégraphe se dissout dans la virtuosité. Or il a toujours considéré son rapport à la danse comme lié à l’écriture, à la composition. Même lorsqu’il était interprète néo-classique au Stuttgart Ballet, puis danseur de la compagnie post-moderne de Merce Cunningham durant sept ans, il lui importait d’être vu comme un danseur-chorégraphe, voire comme un danseur-chercheur. Chercheur du mouvement qui n’a encore jamais été vu, mis, déposé sur le plateau : de l’homme à la bête, de l’avatar numérique à l’objet, rien n’échappe à sa curiosité.
Avec sa compagnie Neopost Foofwa fondée à Genève en 1998, il écrit des solos et des pièces de groupe. Chorégraphies souvent en lien avec l’histoire du mouvement et toujours tendues vers une poétique de l’imprévisibilité. Il reviendra à Vidy la saison prochaine avec des pérégrinations ludiques autour de Godard.