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Music-hall

+ d'infos sur le texte de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Sylvain Guichard

: « et remplissons le temps, Faisons semblant d’exister, Et jouons quand même - »

par Sylvain Guichard

A la lecture de Music-Hall, nous finissons inévitablement par arriver à cette phrase et on veut reprendre la lecture au début. Et c’est là que nous sommes.


Nous voulions trouver un texte qui nous permette un spectacle fondateur de notre travail et rien n’a pu résonner autant que ces mots. Nous voilà avec ce texte, ses anecdotes, ses hésitations, sa poésie et sa conclusion. Nous pensions que ce texte parlait de théâtre, des artistes du spectacle vivant, ceux qui parcourent les villes à la recherche d’un public, d’un succès désespéré, d’un peu d’argent pour manger, la belle histoire ! Quelle découverte et quelle joie que d’avoir eu tort.


A travers cette jolie histoire sans fin, nous avons trouvé l’histoire de nos proches, électriciens, peintres, fleuristes, intérimaires, pères au foyer, caissières, médiatrices culturelles, maraîchers... et avec quoi remplissez-vous votre temps ? Existons-nous vraiment ou faisons-nous semblant? Pourquoi le boulanger continue de faire son pain quand personne ne le mange ? Existons-nous parce que nous faisons ?

Autant de questions auxquelles nous ne voulons pas donner de réponses mais que nous voulons poser. Et comment faire ?
En racontant notre vraie fausse histoire. En recommençant encore et toujours comme le Ferdinand Bardamu de Céline, en arrachant le paysage de chaque représentation, pour en faire un spectacle nouveau, une histoire nouvelle et universelle.

Jean-Luc Lagarce est l’auteur contemporain le plus joué en France, et trop souvent (mais pas toujours), on en donne une image statique, poétique et nostalgique. Nous le lisions et nous avions envie de son humour, de son sourire en coin et de son éclatante vitalité. Et plus nous le répétions, plus cette moelle, cet espoir d’exister au-delà de nous-mêmes et au-delà du temps, s’imposait comme la structure de notre travail. Et notre devoir envers Jean-Luc Lagarce : Être, avec le public, vivants.

Ne pas oublier de chanter, surtout pas.

Ce Music-Hall se joue toujours pour la première fois, et cela implique pour nous de n’avoir pour scénographie fixe qu’un simple tabouret d’usine à un pied en fer gris, le dessus peint en orange. Le reste est imaginé dans le lieu, pour ce lieu.
Les trois acteurs, la fille et les deux boys, sont déjà là, dans la salle, ils attendent le public pour leur raconter un conte, comme autour d’un feu, persuadés que cette histoire, c’est un souvenir qu’on partage tous.

Ils jouent à raconter. Et le public joue à les écouter, et chante parfois.

A la fin, quoi qui nous attende dehors, et demain, et tout à l’heure même, nous avons rempli le temps en jouant qu’il n’existait plus.

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