Ce qui frappe d’emblée à la lecture de Mickey-la-torche, c’est la langue. Comme dans les tragédies classiques, la langue transcende ; elle tire les personnages vers le haut, le sort de l’ordinaire et lui confère un statut de héros. Elle oscille entre humour noir et cruauté, tour à tour poétique ou folle. S’ajoute à cela le regard décalé de l’auteur, un point de vue tout à fait particulier et rempli d’antagonismes : le vide et le plein, la matière et l’esprit, le collectif et l’intime, ce que l’on jette et ce que l’on garde… On enfouit les morts pour mieux les garder avec soi. (…)

Mickey-la-torche est le court récit d’un homme qui cherche un sens à sa vie. Or cette quête de sens est aussi la nôtre, celle de chacun d’entre nous. Il y a quelque chose de profondément impudique (et drôle) à voir cet homme seul se dévoiler. Mais là encore, c’est la langue qui évite toute forme de voyeurisme.
Mickey raconte son déclin et nous renvoie à celui de notre société.