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Mein Kampf (farce)

+ d'infos sur le texte de Georg Tabori traduit par Armando Llamas
mise en scène David Strosberg

: Note du metteur en scène

Ce texte réunit tous « les ingrédients » propres à susciter la magie dʼun théâtre qui prend entre autres pour thème « lʼHistoire avec un grand H » pour secouer le spectateur avec lʼinsolence dʼun humour féroce au lieu dʼaborder lʼHistoire en pseudo historien. Il est nécessaire de monter aujourdʼhui, ici et maintenant, une pièce affiche un athéisme radical, et ce parce que nous vivons une époque ou une masse de débats, voir même dʼévènements, sont créés ou nʼexistent quʼau nom de dieu. Le texte propose en même temps une réflexion intelligente sur la place de lʼhumour dans nos sociétés actuelles. Il repose la question de savoir si lʼon peut rire de tout. Comme Hanokh Levin (auteur dramatique) que jʼai eu la chance de monter deux fois, Tabori est lʼauteur de « lʼautodérision ».« Lʼhumour des vaincus » de Levin ou de Tabori est lʼhumour de « la désillusion », lʼhumour qui nous rappelle que « La vie est un combat perdu dʼavance ». Mais Tabori nous rappelle dans cette « désillusion » que puisque nous avons déjà tellement souffert, nous devons arrêter dʼaspirer à la grandeur dʼâme quand nous ne sommes que les esclaves de nos propres pulsions. Tabori nous rappelle que les vaincus sont des humains au même titre que tous, avec des bassesses, des contradictions, et que dieu nʼa pas dʼautres solutions. Tabori nous fait rire et en même temps, il interroge la notion du rire. Sʼinterroger sur le rire, cʼest interroger la société. le rire nʼest jamais plus explosif que lorsquʼil trouble une atmosphère étouffante et figée. Le rire se développe au sein dʼune conscience commune. Il est social et transculturel. Il peut unir, faire réfléchir. Autant de postulats qui se retrouvent dans lʼécriture de Tabori. Adorno disait quʼaprès Auschwitz on ne pouvait plus écrire de poésie. ʼMein Kampf (farce) soutient le contraire. Et qui plus est, ce nʼest pas pour les armes, mais pour le rire quʼil mène son combat poétique. Ce rire qui résonne dans la pièce, cʼest celui des vaincus, un rire carnavalesque dʼune puissance infinie, un rire arraché à lʼhorreur. Sous chaque plaisanterie se cache lʼholocauste. Et cʼest précisément la force glaçante de ce rire qui empêche lʼapitoiement complaisant sur les victimes, ou, au pire, sur soi-même, qui interdit de se recroqueviller, à bon compte en position de victime.

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