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Max Gericke ou du pareil au même

+ d'infos sur le texte de Manfred Karge traduit par Michel Bataillon
mise en scène Michel Raskine

: A propos de la pièce

Max Gericke est en quelque sorte le spectacle fétiche de Michel Raskine, la matrice de son travail. Ce fut sa première mise en scène, voici vingt ans à Lille. Ce coup d’essai fut un coup de maître et scella son compagnonnage avec l’actrice Marief Guittier. Il remonta le spectacle en 1995, pour son arrivée au Théâtre du Point du jour à Lyon, reprise qui fut suivie d’une tournée triomphale. Depuis, Michel Raskine et Marief Guittier ont décidé de reprendre Max Gericke tous les dix ans. À ne pas manquer aujourd’hui, ne serait-ce que pour vérifier que sa maturation l’a définitivement hissé au rang de chef-d’œuvre.


Moi, ni pour Front rouge ni pour Heil Hitler
Plutôt entre deux, à vrai dire pour rien d’autre
Que mon travail et mes soucis.
Une bière. Un schnaps. Tout finira par se régler.



Lors de la crise économique précédant la Seconde Guerre mondiale, une jeune femme allemande décide de prendre l’identité de son mari qui vient de mourir, et de le remplacer à son poste de travail afin de subvenir aux besoins de sa famille…


Fait divers.
Dès 1933, il inspire une nouvelle à Bertolt Brecht, puis à Anna Seghers. Manfred Karge, comédien, metteur en scène au Schauspielhaus de Bochum, écrit, à partir de cette même anecdote, une pièce à un personnage, Jacke wie Hose, créée en décembre 1982 par la comédienne allemande Lore Brunner.
Dans ce texte, la fiction dépasse la réalité. Il ne s ‘agit plus de quelques mois d’usurpation de sexe et d’identité, et le moteur de l’action n’est plus simplement d’ordre économique. Viennent s’imprimer avec force une bisexualité troublante, une théâtralité étrangement bouffonne qui mêle le privé au conte de fées, à l’Histoire et à la culture germanique.
Le personnage Max Gericke nous joue un homme qui est une femme qui est un homme… dans une Allemagne « qui ne va même plus jusqu’à Brandebourg ».


Il était une fois… Histoire déraisonnable d’un individu qui a étonnamment les pieds sur terre.
La fable s’enfonce très au vif du présent, très au vif de la mémoire collective, avec l’obstination que l’on trouve chez Fassbinder, Müller, Brasch, Von Trotta, Wenders, Strauss… et bien d’autres créateurs allemands de cette génération.
Derrière le planqué narcissique, rudoyé par la misère, la guerre et le travail, se dressent en filigrane l’Androgyne mythique, si parfait, si fort d’être deux en un, l’hystérique qui déjoue son existence en s’offrant en spectacle, et surtout une teigneuse rage de vivre.
Max Gericke se paye la foire-de-montre-tout, mais maître de ce qu’il donne à voir, il joue le contraire du mélodrame, il joue son cirque, histrion parfois irritant, dans le besoin qu’il a de nos regards pour se souvenir et ordonner sa bonne conscience.
Pitre. L’inverse de l’apitoiement.
Si son salut passe par une perte d’identité, le caméléon n’est pas dupe du camouflage. Ris ou crève.


Il était une fois. L’envie nous a pris d’apprivoiser le teuton, un grutier né à Francfort-sur-l’Oder.
La rugosité de ce bouffon d’outre-Rhin gratte nos gorges latines.
Allemagne, sœur germaine.

Agnès Mallet

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