« Maintenant que je sais » sera pensée pour se promener in situ dans des classes de lycée, bibliothèques, espaces de vie collective. Un monologue interprété par la comédienne Jeanne Favre et écrit par Catherine Verlaguet (auteure avec laquelle Olivier Letellier collabore depuis longtemps, et qui a notamment adapté Oh Boy ! et Venavi pour le Théâtre du Phare).

15 Octobre 1984 en France. Béatrice - journaliste française, correspondante au Brésil - nous raconte l'histoire de son amie Magdalena, arrêtée il y a trois semaines. Magda, farouche opposante au régime militaire en place, lutte pour diffuser ses idées de liberté avec son amoureux, Luis. Ils prennent de plus en plus de risques, et Luis est assassiné. Magda s'investit d’avantage encore dans leur mouvement tandis qu'en elle grandit leur enfant. À l'approche du terme, se sentant en danger, elle disparaît plusieurs semaines. À son retour, elle dit avoir accouchée seule et avoir perdu l'enfant. Puis elle reprend son militantisme, jusqu'à être arrêtée et emprisonnée. Béatrice enquête sur la disparition de son amie : face aux menaces grandissantes qui pèsent sur elle, face au détournement de la vérité, elle fuit le Brésil et poursuit son combat pour la liberté d'expression...

« Maintenant que je sais » invite une comédienne à entrer dans la vie des lycéens, dans leur classe, pour s’asseoir avec eux à la table et ouvrir le débat à travers son histoire.

Elle nous parle directement, nous implique, nous prend à partie dans une proximité physique, scénographique et émotionnelle. Le temps d’un regard, chaque spectateur devient un personnage du récit, qui s’incarne en lui en renversant le rapport voyeuriste du public sur le comédien.

Être lycéen, c’est accéder bientôt à l’âge du vote, du choix, du positionnement, l’âge auquel se pose la question de la voix, de la prise de parole. En investissant la salle de classe, cet espace qui est le leur, nous souhaitons donner de l’importance à ces jeunes adultes, leur attribuer une place dans le spectacle comme dans le monde.

La création vient à leur rencontre et les considère en tant qu’acteurs du monde, sans rien imposer. Comme un appel d’air.