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LiLeLaLoLu

Damien Bouvet ( Conception ) , Ivan Grinberg ( Mise en scène )


: Note d'intention

Les enfants sont installés en arc de cercle, assez proches d’une petite montagne de livres et d’un fauteuil fatigué. Ils sont conviés à voir et entendre la lecture de ces livres étranges.


Il n’y a pas de feu de cheminée qui crépite, juste le vieil abat-jour suspendu à l’aplomb qui fera soleil et lune à la demande.


Un peu plus loin, derrière ce monticule fait de bois sculpté, de livres d’images et de lettres, on imagine avec crainte les grandes forêts sombres, le brouillard et la nuit des contes et légendes.


Depuis longtemps les livres ont été ouverts et leurs histoires se sont répandues sans contrainte le long des murs au creux du sol. Ici même, sous nos pieds, il y avait le simple plancher usé de la chambre et maintenant des racines apparaissent entre les dalles bleu et or d’un château fait de poussière et de gélatine.


Ces livres sont restés là, agglutinés les uns aux autres aux pieds du fauteuil car ils collent, ils s’agrippent au corps de celui qui les lit, qui les aime, qui les porte. Ces livres, comme des êtres bizarres, sont voués aux récits et à l’imaginaire, ils nourrissent le corps des histoires. Lettres, images, corps, objet, tout est là.


Le maître de cérémonie, le grand lecteur attitré, n’est pas très loin lorsque les petites oreilles se rassemblent sans bruit près du fauteuil. Il chasse pour l’instant, rats et souris car ces méchants rongeurs lorgnent sur les gaufrettes de papier que sont les calepins et autres parchemins.


S’il les attrape, les bestioles finiront séchées, aplaties et serviront comme marque-page (car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais une petite souris bien plate, qui laisse dépasser sa queue hors d’un livre permet de retrouver infailliblement l’endroit où la lecture s’est interrompue.)


« Ce que l'enfant explore ou redoute dans les livres, c'est dans une large mesure cet être étrange, inquiétant, fascinant, au cœur de lui, dont il ignore des pans entiers et qui quelques fois se découvre, se construit au hasard de la rencontre d'une page ; ce lointain intérieur, ce lieu le plus intime, le plus caché, qui est pourtant celui où nous nous ouvrons aux autres. » (L'art de lire, Michèle Petit)


LiLeLaLoLu propose de mettre en mouvement le livre comme créateur d’espace et de jeu. Le livre cache et en même temps dévoile le lecteur, il constitue le point de départ, le partenaire d'une “lecture jouée“. À chacun son livre, son corps, son histoire.


Le spectacle va s’élaborer en s’appuyant sur un travail en atelier avec des groupes d’enfants. Il va se nourrir d’expériences de lecture à haute voix, comme de leurs rapports aux livres, aux images, au texte, à la matière, et bien sûr aux récits.


« Enfermée au cœur du gros dictionnaire, l'image de Saturne dévorant ses enfants de Goya a toujours été pour moi plus forte et plus impressionnante que tous les mots rangés à la queue leu leu. »


« Pendant des années, j’ai cherché dans les bibliothèques les livres à images, les livres à secrets, ceux qui expliquaient comment faire la structure interne d’une marionnette ou dévoilaient les ingrédients nécessaires à la confection d’un masque, d’un nez de clown. Ces livres me renvoyaient à du “faire“, à du corps en mouvement… »


Dispositif scénique : un fauteuil enchâssé dans des piles de livres et au dessus un abat jour suspendu à l'aplomb.


Costume : un grand manteau ou robe de chambre indienne... Ce manteau se posera au sol ou restera abandonné par moments sur un bras du fauteuil. Dans ce manteau, le personnage est un peu perdu, trop petit, nous pourrions appeler ce manteau : le corps des histoires, c'est une croûte faite de récits successifs, elle protège du néant et envoûte l'esprit. Le personnage "habite" le manteau, il le "porte" aussi. Il plongera la main à l'intérieur sans prêter attention à son geste et en sortira des livres tous différents et insolites (le manteau jouera le rôle d’un corps-décor, bibliothèque de l’intime auto-portée).


Un bonnet : un chapeau en astrakan, très haut, comme une cheminée, un prolongement de la tête rempli de vieilles histoires devenues boulettes froissées, racornies. Un deuxième cerveau en quelque sorte fait de volutes de papier. Il est très bon de temps en temps de trifouiller dedans tout en haut pour en extraire un conte oublié, un poème vermoulu, faire de la place et libérer par hasard une araignée endormie.
Le fil de l'araignée est un bon marque- page aussi...


Petite liste de livres non exhaustive...
Livre neige, livre translucide, livre maison, livre nuit, livre poilu, livre portrait, livre boite, livre mot, livre lumière, livre en carton, livre image, livre cache-cache, livre fatigué, livre confetti, livre doudou, livre mou, livre accordéon, livre chiffon, livre peur, livre minuscule, très grand livre, livre qui flotte (à suivre.).

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