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Les Mains d'Edwige au moment de la naissance

+ d'infos sur le texte de Wajdi Mouawad
mise en scène Vincent Goethals

: Notes du metteur en scène

Notes de mise en scène


Un souffle.
Les mots font chair - sont chair.
Tout va très vite. Trop vite.
Une colère qui ne décolère pas.
Un refus.
Des insistances.
L'urgence est partout:
en haut, où la foule mystique se tasse et se presse pour assister au miracle qui
tarde à venir.
Elle se tasse, elle s'empresse, elle s'entête et se fâche.
en bas, où celle qu'on n'attendait plus est arrivée perdue, ensanglantée, prête à accoucher.
Elle gémit, elle espère, elle divague et parle de son amour disparu, éclaté.
Elle se croit morte et sa sœur la console.
Ses mains à elle pleurent.
Le miracle c'est ici qu'il se produit, en bas.
La vie c'est ici.
En haut, ça sent la mort, ça crie vengeance.
Tout brûle et la vie naît.
De ces cendres naît une vie.
Un souffle.



Mise en voix


Une stridence et tout commence.
Une diction ténue, serrée, empressée.
ça commence et ça ne s'arrête plus.
ça serre et il n'est plus question de desserrer
Plus de répit. Tout va vite, trop vite.
Tout est rythmé par la pression de la foule bruyante, obsédante et par les gémissements de contraction d'Esther. Bande son très importante, obsédante.
Une violoncelliste est là, mère pleureuse distillant son chant mystique comme à l'aube d'une nouvelle ère - Entre le chant funèbre et le plein chant d'une naissance.
Plaintive avant la libération.
Tout brûle. Un bébé pleure.
Silence.



Mise en Espace


Un plateau immense, un cadre de scène imposant.
Le tout inoccupé ou plutôt gaspillé pour du vide, pour du non-sens. Pour un cercueil.
Pour une cérémonie de pacotille.
Les gens d'en haut enterrent un corps qui n'existe pas.
La foule de plus en plus nombreuse envahit cet espace imaginaire, vaporeux et évanescent. Irréel dans sa contradiction.
Un cercueil flotte dans le vide, gardé par une pleureuse, violoncelliste suspendue à son archer telle la veilleuse qui vole dans un tableau de Chagall.
La foule entêtante et obstinée se presse et des morceaux de fleurs s'agglutinent autour du cercueil jusqu'à faire un plafond de roses blanches.
Surréaliste et magnifique.
Le vide s'emplit mais tout cela n'a toujours pas de sens.
Seul un espace petit, étroit et bas de plafond respire encore la vie.
Un lieu de concrétisation, qui suinte et qui pue.
Une cave, un vide sanitaire, terrain de refus et de combat, parterre de glaise et d'eau, où se réfugie Edwige, la fille rebelle.
Un lieu obscur et sombre dans lequel un brouillard lourd et inquiétant se répand comme en signe d'une nouvelle alliance, porteuse d'une sœur et de son enfant à venir.
C'est dans ce tout petit lieu moche et abscons que toute l'action se passe, que le combat pour la vie et sur la mort se déroule, que des personnages serrés et bêtement recroquevillés par manque d'espace s'empoignent et s'aiment une dernière fois.
Une douleur insoutenable.
Un cri d'enfant qui naît.
Un cercueil qui s'enflamme, des roses blanches qui virent au rouge sang, et un brouillard qui se dissipe.
Une maison brûle.
De ses cendres pourra naître une nouvelle vie.
L'amour sera possible.



Mise en couleurs


Entre la couleur prune et le lie de vin.
Un camaïeu de sang caillé tel un sépia: couleur passée qui parlerait d'un lieu rouillé, déjà décomposé.
Des costumes couleur vert d'eau en contrepoint du violet.

Vincent Goethals

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