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Les Revenants de l'impossible amour

+ d'infos sur le texte de Faubert Bolivar

: Note de mise en scène

Faubert Bolivar, est pour moi, un auteur de la même lignée que Franck Fouché, Jean Price-Mars, Jacques-Stephen Alexis, Félix Morisseau-Leroy… ils ont réussi à capter la réalité sociale haïtienne pour la rendre universelle par la forme et la langue.


Henry Gauthier-Villars tout comme Franck Fouché affirment que le théâtre est bien d’essence religieuse. Si étymologiquement, religieux signifie ce qui relie, le théâtre ne serait donc vraiment lui-même quand il reste fidèle à sa mission originelle servir un idéal social, réunir serait sa double fonction. Cette double mission dont parle Gauthier-Villars nous montre que le théâtre n’a d’autre objectif que d’opérer une série de déplacements qui vont du déroulement des pulsions élémentaires du corps, en passant par le rythme, par la dislocation de l’anatomie jusqu’à l’éclatement des forces premières occultes pour mettre à nu la vie dans sa transparence.


C’est en ce sens, que le théâtre peut alors dégager sa réserve sexuelle innomée dans le mouvement où le corps peut enfin disposer de l’espace qui s’ouvre à lui et qu’il ouvre.


« C’est peut-être là que de l’idéologie on peut passer au pré-théâtre en insérant dans le réel tourmenté le vaudou, par son dynamisme, la puissance de sa fonction mythique et symbolique, continue de reproduire en son sein les contradictions de la société haïtienne. Il les ré-actualise et les rejoue pour mieux les supporter. » Franck Fouché.


Ce texte m’a touché parce que Faubert Bolivar joue à retourner l’Homme pour le montrer dans toutes ces turpitudes de manières crues et sans appel.


« Les cochonnes abondent et l’homme a l’embarras du choix. »


Faubert regarde le contexte de la femme actuelle en allant chercher dans l’homme les pulsions qui le guident. L’auteur équilibre le texte en nous montrant que face à la cruauté déraisonnée de l’homme, la femme crée son univers propre de résistance. Le tout constitue une farce épique et poétique.


La langue est féroce, crue, poétique, biblique dans le sens apocalyptique et vire à la farce au moment où on s’y attend le moins.


La musique est importante dans cette pièce parce qu’elle fait référence à un point Guédé qui est une demande faite au dieu concerné. Pour obtenir satisfaction, le rituel commence par un chant d’invocation, suivi d’une prière puis de la demande. Comme la musique fait partie intégrante de ce rituel, sa présence dans la pièce est une évidence.


Nous avons utilisé une batterie pour symboliser Baron Samedi et la danse Banda et une guitare à consonance rock, pour représenter Dame Brigitte. Ces instruments arbitrent leur joute verbale.


Je souhaiterais faire sentir au spectateur que le cimetière est le lieu du théâtre et non un décor. Les croix qui sont disposées au dessus de l’espace de jeu donnent l’impression que les personnages évoluent entre les tombes.


La proximité du public placé de chaque coté de l’espace de jeu (en bifrontal) l’inscrit comme partie intégrante du décor.

Jean-Erns Marie-Louise

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