A l’origine du projet, la pièce Les présidentes croise le désir de rassembler trois interprètes d’exception :

pour mémoire Murielle Colvez, conseillère artistique de la compagnie, et Damien Olivier, ont déjà été impliqués à plusieurs reprises sur des projets de la Bardane – Batailles, Mademoiselle Braun, Le sourire de la Joconde, La Visitation… Marie Lecomte, qui travaille essentiellement en Belgique, nous a rejoints sur le spectacle And Björk of course de Thorvaldur Thorsteinsson.

La mise en scène prendra en compte leur aptitude à la virtuosité et tentera de donner forme à la poétisation des excès.
À la rivalité entre les personnages répond sur le plateau la concurrence entre les trois interprètes que nous traiterons sur un mode complice et distancié.
Tout comme l’auteur, les personnages déploient une tactique de séduction à rebours, sur le mode « aimez-moi, comme je vous dis que je vous hais »

Pour l’espace scénique, j’ai choisi le contrepoint des choix plastiques de mes précédents spectacles dans la mesure où les accessoires envahiront l’ère de jeu, pour constituer un bric-à-brac baroque, sorte de rempart de protection fétichiste contre les assauts du destin.

La fable de la pièce fait passer les personnages par une phase d’élévation, au sens concret d’abord puisque par le rêve qu’elles développent, elles s’élèvent au-dessus des contingences mais aussi au sens religieux de sublimation pour se placer au-dessus d’ellesmêmes, et accéder à une sorte de transcendance par l’expérience finale de la chute.

Quant au jeu, il est le mobile de cette pièce gigogne qui réorganise le langage, l’espace, le théâtre.

Françoise Delrue