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Les Orphelines

+ d'infos sur le texte de Marion Aubert
mise en scène Johanny Bert

: Notes de mise en scène

Mettre en scène un spectacle jeune public, c’est se poser la question d’un propos qui puisse parler à un public qui ne connaît pas encore les codes du théâtre (avec toutes les fragilités et les nombreuses possibilités que cela offre), un public qui doit pouvoir se retrouver dans l’imaginaire, dans la forme et le fond de ce que nous lui proposons.
C’est trouver aussi le lien entre l’enfant spectateur et l’adulte qui l’accompagne. Se confronter à l’attention des jeunes spectateurs qui varie selon leur âge et leur proposer un thème qui doit aussi prendre en compte leur apprentissage dans la vie.


Ce projet arrive dans un moment de mon parcours où l’interrogation de l’écriture pour le jeune public est présente.
En effet, mes différentes expériences m’ont entraîné vers un théâtre gestuel avec peu de mots où le langage est avant tout, visuel (pour un très jeune public : Les Pieds dans les nuages, Le petit bonhomme à modeler). Puis, suite à des commandes d’écriture à des auteurs pour des formes marionnettiques particulières, nous avons créé Histoires Post-it et Parle-moi d’amour pour un public adulte.


Lorsque Pauline Sales et Vincent Garanger m’ont proposé de travailler sur ce sujet si délicat des orphelines en Inde et en Chine, je me suis documenté et j’ai cherché les liens possibles d’un propos comme celui-là avec le jeune public.


C’est un sujet délicat, un fait réel qui, je pense, peut questionner le jeune spectateur sur le rapport entre homme et femme, garçon et fille et le rapport de l’enfant à l’adulte.
C’est un sujet passionnant à imaginer pour un public que l’on voudrait tant éloigner des atrocités de notre monde et qui, pourtant, les découvre à travers les jeux vidéos, les films, la télévision souvent de façon violente parce que dénuées de sens.


Je suis certain que le théâtre peut amener à une réflexion plus intéressante et que la violence n’en sera que plus saine, si violence, il doit y avoir. Il ne me semble pas judicieux de faire un documentaire théâtral mais de partir de ce thème, de la réalité sociale et d’en faire une histoire décalée dans laquelle l’enfant peut se poser des questions.
Les contes traditionnels sont si horribles et abordent des sujets très sensibles (Barbe Bleue, Peau d’âne etc…) mais ils ont dans leurs bagages, dès le début de l’histoire, la frontière de l’imaginaire et du “Il était une fois… dans ce monde-là, ça se passe comme cela…”


Peut-être allons-nous travailler dans ce sens. L’écriture de Marion Aubert est riche, ludique, endiablée et me semble appropriée pour embarquer notre propos dans un univers singulier, dans une histoire surprenante qui s’inspire de la réalité ou plutôt des questions de notre monde actuel sur le rapport homme-femme.


En travaillant sur la thématique des orphelines, j’ai imaginé un univers plastique qui pourrait être un point de départ.


Nous pourrions construire des personnages/marionnettes tous identiques et dans un premier temps asexués. Ces marionnettes seraient comme des pantins au service des mouvements et des voix des deux acteurs.


Un comédien, une comédienne. Tous les deux jouent avec un petit monde où tout le monde se ressemble. Le comédien prend un personnage et lui donne une voix et une histoire, la comédienne prend ensuite le même personnage et lui invente une autre voix, une autre histoire.
Ils décident qu’il pourrait y avoir les Uns et puis les Autres.


Les acteurs peuvent donner à tous ces personnages un langage, une identité sexuelle pourquoi pas, des accessoires, des vêtements et ainsi sous nos yeux, inventer une histoire avec les Uns et les Autres.
Les deux acteurs peuvent ainsi choisir les règles d’un nouveau jeu. Un jeu dans lequel on invente les règles au fur et à mesure. Des marionnettes transformables, prolongement des acteurs, objets transitifs entre l’acteur et le spectateur.


Le jeu avec ces pantins pourrait être ludique dans la découverte et le plaisir d’un imaginaire débordant. Un imaginaire qui pourrait aussi tourner mal et emporter ces personnages dans des histoires invraisemblables de lutte, d’utilité, de pouvoir, que l’on ne peut voir que dans les contes bien sûr.

Johanny Bert

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