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Les Justes

+ d'infos sur le texte de Albert Camus
mise en scène Guy-Pierre Couleau

: La pièce

par Albert Camus

Préface à la pièce - 1949

  • Annenkov, Stepan, Dora, Kaliayev et Voinov établissent un plan afin d'assassiner le grand-ducqui doit se rendre en calèche, un soir, au théâtre.
  • Les cinq personnages font partie d'un groupe de socialistes révolutionnaires soucieux de la libération du peuple russe. Le grand-duc veut faire régner la terreur et la domination sur son territoire. Annenkov, à la tête de cet attentat veut libérer les victimes de la "dictature".
  • Chacun répète son "rôle" et la tâche qu'il doit accomplir (faire le guet, envoyer la bombe...).
  • A l'arrivée du grand-duc dans la ville, alors qu'ils s'apprêtent tous à agir pour le "bien du
  • peuple ", Kaliayev est dans l'impossibilité de commettre ce crime. La présence d'une femme et d'enfants l'en dissuade. Ils décident donc de remettre leur geste meurtrier mais nécessaire à plus tard.

Camus homme de théâtre met en scène magistralement la résistance et la révolte dans tous leurs paradoxes. En effet, rêvant d’un monde meilleur et juste, ces "meurtriers délicats" n’inventent que le meurtre et le sacrifice pour atteindre leur idéal. Ils tuent et se tuent pour que d’autres vivent… dans une noire désespérance. Camus, avec une écriture d’une pureté incomparable, y explore la complexité de ce combat, les doutes de l’"homme révolté", ses oscillations entre dévouement et honneur, et donc les limites de la justice. Même s’il ne faut pas confondre les combats d’hier et d’aujourd’hui, Les Justes semblent éminemment une pièce "nécessaire", un singulier écho aux déflagrations de notre temps.


« En février 1905, à Moscou, un groupe de terroristes appartenant au parti socialiste révolutionnaire organisait un attentat à la bombe contre le grand-duc Serge, oncle du tsar.
Cet attentat et les circonstances singulières qui l’ont précédé et suivi font le sujet des Justes. Si extraordinaires que puissent paraître, en effet, certaines des situations de cette pièce, elles sont pourtant historiques. Ceci ne veut pas dire que Les Justes soient une pièce historique. Mais tous mes personnages ont réellement existé et se sont conduits comme je le dis.
J’ai seulement tâché à rendre vraisemblable ce qui était déjà vrai. J’ai même gardé au héros des justes, Kaliayev, le nom qu’il a réellement porté. Je ne l’ai pas fait par paresse d’imagination, mais par respect et admiration pour des hommes et des femmes qui, dans la plus impitoyable des tâches, n’ont pas pu guérir de leur cœur. On a fait des progrès depuis, il est vrai, et la haine qui pesait sur ces âmes exceptionnelles comme une intolérable souffrance est devenue un système confortable. Raison de plus pour évoquer ces grandes ombres, leur juste révolte, leur fraternité difficile, les efforts démesurés qu’elles firent pour se mettre d’accord avec le meurtre – et pour dire ainsi où est notre fidélité. »

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