Nous, acteurs, scénographe, créateur son, lumière, vidéo, allons investir le Théâtre du Point du Jour, et travailler, entre nous et avec le public, à donner corps à cette immense épopée.

Le théâtre est la forme que nous avons choisie pour être au monde, c'est par lui que nous nous engageons avec l'autre, que nous posons nos questions, que nous tissons nos liens. Avec ce projet, nous voulons réinterroger l'engagement total qu'est le théâtre, redemander ce que ça veut dire de passer du temps ensemble, autour d'une histoire. Nous voulons le faire joyeusement.

Nous allons monter Le Soulier de Satin parce que c’est un texte incroyable, un terrain de jeux sans limite. Sa démesure nous ébranle, nous change, et nous devons tout reconstruire. Gwenaël Morin, en nous accueillant au Théâtre du Point du Jour dans le cadre du Théâtre Permanent, nous permet cette démesure, alors FEU !

De par sa longueur, Le Soulier de Satin est un texte exigeant, pour l'acteur comme pour le spectateur, c'est un marathon, et c'est en ça que réside sa force. Comme un grand western qui nous laisse à la fin éreintés mais remplis d'un nouveau monde, où chaque chose de la passion humaine semble avoir été exprimée pour la première fois dans toute sa vérité.

Oeuvre-monde, où tous les événements, toutes les passions, tous les tons sont traversés ; oeuvre la plus libre, parcourue de ruptures, oeuvre où tout change tout le temps, où aucune règle ne tient, où le contrepoint est toujours le plus inattendu. C'est comme si nous en avions jusqu’à la fin du monde, et nous voulons nous frotter à ça, à cette liberté, à cette fatigue de fin du monde.