: Note du metteur en scène
A l'automne 2008, au milieu d'une tourmente financière que tout le monde connaît, je me suis demandé comme chaque
année quelle serait ma création de la rentrée 2009 ; lequel des dix ou douze désirs de théâtre qui se disputent chaque
année dans ma tête une sorte de préséance allait émerger. Il a été très vite clair que mon devoir de metteur en scène
en contact immédiat avec le monde était de monter un spectacle sur la crise. Je ne pouvais imaginer répéter un
Marivaux ou un Musset au moment où le monde tel qu'il était établi depuis plus de 40 ans s'écroulait, ni même une pièce
très contemporaine dont le sujet n'aborderait pas l'arrogance financière et la pulsion de mort qui agitent le système
capitaliste.
Je me suis donc penché sur le thème et j'ai relu des pièces traitant de ce sujet : Major Barbara de George-Bernard Shaw,
Les Temps difficiles d'Edouard Bourdet, Les Snobs de Carl Sternheim ou même Sainte Jeanne des Abattoirs de Bertolt
Brecht. Et c'est alors que m'est parvenue la pièce de Jean-Louis Bauer qui, elle, partait de l'affaire Kerviel pour aller
jusqu'à la crise actuelle. Je connaissais Jean-Louis, il avait été un comédien éphémère de ma toute première compagnie et était
devenu cet écrivain de théâtre reconnu abordant bien des thèmes contemporains. Le Roman d'un trader m'a séduit et
c'est cette pièce qui finalement m'est apparue la plus apte à montrer, souvent avec humour, l'incroyable gâchis
provoqué par la fin du capitalisme financier.
Daniel Benoin
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