: Le texte
Le conte : Le Nom sur le bout de la langue
Histoire d’une promesse faite au diable,
un échange d’un immédiat bienfait,
et histoire dont l’imprudente qui
a promis va s’en délivrer, c’est
d’abord un conte, un vrai conte, de
ceux que l’on trouve dans les collections
de notre enfance. C’est
aussi un conte pour adultes, car ce
qui est en général à lire entre les
mots dans ceux qui lui ont servi de
modèle est ici violemment sensible,
ou présent, affleure sans cesse à la
surface du récit : si l’enjeu de la promesse
est l’âme de celle qui doit la
tenir, il est aussi son corps. Le texte
du conte se place sous le signe de
cette double possession, il en redouble
l’intensité.
Mais le prétexte, à savoir le souvenir que l’héroïne doit absolument garder d’un nom qui va devenir « le nom sur le bout de la langue », ce prétexte élargit le conte médiéval aux dimensions d’une réflexion sur la langue, son défaut. Réflexion qui alimente la dernière partie du livre en un « petit traité » où Pascal Quignard plonge à la fois dans sa biographie et dans notre culture pour analyser ces moments de stupéfaction où nous disparaissons dans le mystère de la langue.
PRÉSENTATION DES ÉDITIONS POL
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