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Le Mot progrès dans la bouche de ma mère sonnait terriblement faux

+ d'infos sur le texte de Matéi Visniec
mise en scène Jean-Luc Paliès

: Synopsis détaillé

Nous sommes quelque part dans cette Europe centrale terriblement éprouvée par la dernière guerre du XXIème siècle. Un vieil homme et sa vieille femme sont rentrés chez eux. Est-ce qu’ils sont vieux ou ils ont vieilli d’un coup après la mort de leur fils et après avoir été obligés de quitter leur maison, leur village, leur pays ? On ne sait pas.


De toute façon, la guerre est momentanément finie. Finie ou suspendue ? On ne sait pas. Le couple de vieillards rentre chez lui sous la protection des casques bleus. Ils sont parmi les premiers à avoir eu le courage de rentrer «chez eux». Chez eux, où ? Leur ancien pays a disparu. Ils rentrent dans un pays qui a un autre nom, qui a d’autres frontières. D’ailleurs, la nouvelle frontière passe maintenant à quelques centaines de mètres de leur maison, elle est visible juste au fond de leur verger. De l’autre côté c’est un autre pays, qui a un autre nom…


LE PERE et LA MERE rentrent chez eux et trouvent leur maison brûlée. LA MERE est dans un état de prostration. Elle ne peut même pas pleurer, elle est desséchée. Heureusement que le père reste actif. Il creuse des trous partout, dans la forêt, dans son jardin, dans son verger, parfois il s’aventure même à creuser des trous de l’autre côté de la frontière. Il creuse des trous ou des puits ? Il cherche des os ou de l’eau ? On ne sait pas. Les gens pensent qu’il est fou. Mais non, il est à la recherche des dépouilles de son fils qui a été tué dans les parages. Car LA MERE ne peut pas pleurer, ne peut pas faire le deuil de son fils sans avoir une tombe, sans pouvoir se recueillir sur une vraie tombe qui contient des vrais ossements.


LE VOISIN, qui est venu d’ailleurs et qui a acheté cette grande maison d’en face où personne ne voulait rentrer, compatit avec le couple de vieillards. LE VOISIN vend et achète des voitures d’occasion, il a transformé la grange en atelier de réparation, il a rasé l’ancien jardin potager pour construire un réservoir car il veut ouvrir une station d’essence. Son discours est optimiste : la guerre est finie, le communisme est tombé, le capitalisme arrive, les gens se remettent à circuler en Europe, la frontière est à côté, quelle chance, une station d’essence à côté de la frontière pourrait apporter une fortune, bientôt on va moderniser la chaussée… Il est même prêt à acheter aussi la maison brûlée du couple de vieillards, pour en faire un motel… Mais LE PERE et LA MERE restent sourds aux propositions du VOISIN. Eux, ils veulent faire leur deuil, trouver le lieu où leur fils a été tué. Et voilà qu’un jour, exaspéré, LE VOISIN invite LE PERE dans sa cave. Une cave qui est pleine d’ossements humains que LE VOISIN a déterrés lors de ses travaux… Il propose au PERE de choisir un crâne, d’autres os humains, de reconstituer un squelette et de l’enterrer en tant que dépouilles de son fils. Comme ça LA MERE pourra enfin faire son deuil et pleurer à volonté…

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