theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « Le Cas Blanche-Neige (Comment le savoir vient aux jeunes filles) »

Le Cas Blanche-Neige (Comment le savoir vient aux jeunes filles)

+ d'infos sur le texte de Howard Barker traduit par Cécile Menon
mise en scène Frédéric Maragnani

: Barker in his own words

NB : toutes les citations sont extraites d'Arguments pour un théâtre, Besançon, Les Solitaires Intempestifs, 2006 (les chiffres renvoient aux pages). Selection des extraits : Daniel Loayza


ACTEUR (V. Auteur, Public)
"Dans mon théâtre, l'acteur porte la lourde responsabilité d'entraîner le public vers la vie inconnue qui existe dans le texte - et il y a là un moment du plus pur, du plus radical des élitismes ... l'écrivain et l'acteur conspirent pour entraîner l'esprit dans l'inconnu, le territoire d'une perception passablement transformée..." (50).


AMBIGUÏTE
"Appartenant à une société disciplinée par des impératifs moraux d'une simplicité grossière, la complexité elle-même, l'ambiguïté elle-même, sont des postures politiques d'une profonde puissance" (63).


ARTISTE (V. Connaissance)
"Un artiste utilise l'imagination pour spéculer sur la vie telle qu'elle est vécue, et propose, consciemment ou inconsciemment, la vie telle qu'elle pourrait être vécue" (48).


AUTEUR
"A demi savant, à demi ignorant, l'auteur dramatique sonde le terrain. Son voyage est cartographié par les acteurs. Le public participe à la lutte pour faire jaillir un sens de ce voyage qui devient aussi son voyage" (60). "Les auteurs sont payés pour penser dangereusement, ils sont les explorateurs de l'imagination" (61).


BEAUTE
"La beauté, qui dans une ère de philistinisme avéré est rare et secrète, devient une forme d'authentique résistance" (51- 52). (à propos de The Europeans :) "Ce qu'il y a de crucial ici, (...) c'est que le moment de beauté est aussi un moment de "mauvaise action" (81).


CATASTROPHE (catastrophisme).
"Un nouveau type de théâtre ... doit situer sa tension créatrice non pas entre les personnages et les problèmes sur la scène mais entre le public et la scène elle-même. ... Un théâtre plus courageux exigera du public qu'il mette à l'épreuve la validité des catégories selon lesquelles il croit vivre. En d'autres termes, il ne s'agit pas du tout de la vie telle qu'elle est vécue, mais de la vie comme elle pourrait être vécue, de la pensée non validée, et de l'inconscient aboli. ... La conséquence de cela est une forme moderne de tragédie que j'appellerais le Catastrophisme" (69). "Le théâtre de la Catastrophe, comme le théâtre tragique, persiste à faire des limites de la tolérance son territoire. Il vit dans cette zone de risque maximum, à la fois pour l'imagination et l'inventivité de son auteur et pour le confort de son public" (70).


CHAMBRE (V. Scène)
"Certes il y a des chambres dans mes pièces, mais ce sont des chambres singulières, rarement domestiques, et généralement des variantes de la chambre de torture..." (44).


CONNAISSANCE
"La réaction de l'artiste à la primauté des faits doit être de réactiver le concept de connaissance ..." (66).


CORPS (V. Vocabulaire)


DESESPOIR
"Je ne souhaitais pas un théâtre du désespoir, mais du désespoir, j'en éprouvais" (24).


DIDACTISME
"La pièce qui refuse le message, le didactisme, l'exposé pavé de bonnes intentions, mais qui s'attache à tout moment à l'inventif et à l'imaginatif, crée de nouvelles tensions dans une culture placée sous le signe apathique du divertissement" (64).


DISLOCATION
"Ce à quoi on assiste, ce n'est pas la réitération d'un savoir commun mais la dislocation des perceptions" (39). "Je me rendais compte que mon théâtre parlerait de dislocation, non d'unification" (45). "La pièce à une époque de fracture est ellemême fracturée" (51).


ELITISME
"C'est le destin des mots que de passer du ciel en enfer au cours de la vie d'une culture, mais le ravalement du mot élite au rang d'insulte a été plus rapide que la plupart. Il vaut pour ce qui n'est pas immédiatement et communément intelligible... Or il n'y a absolument rien d'élitiste dans l'imagination, bien que peu, jusqu'ici, aient pu se permettre de l'exercer comme gagne-pain. C'est là le privilège des artistes, mais aussi leur responsabilité" (48).


EMOTION (V. Obscénité)
"Les tentatives de restreindre le vocabulaire sont invariablement des tentatives de restreindre l'émotion" (39).


IMAGINATION (V. Artiste, Auteur, Didactisme, Elitisme, Possibilité)
"Tout est possédé sauf l'imagination" (29). "Plus l'imagination est féroce, plus ceux qui la servent doivent être loyaux" (37). "La véritable finalité du théâtre en cette période doit être non pas la reproduction de la réalité ... mais la spéculation - non pas ce qui est (insupportable décadence du moment), mais ce qui pourrait être, ce qui est imaginable" (52)


INTERPRETATION
"Depuis quelques années, je tente de créer un théâtre qui reconnaisse à son public des droits d'interprétation. Cela a impliqué la transgression de deux totems du théâtre contemporain : la Clarté et le Réalisme" (67).


JUGEMENT
"Des faits, nous en avons à profusion, c'est de jugement que nous avons besoin" (49).


LECON
"On peut défendre l'idée qu'une pièce soit une leçon, mais elle doit atteindre les gens de façon indirecte : le public vous voit venir" (34). "Je place ces mots ... toujours avec l'intention délibérée de créer un malaise dans le public, ce qui est pour moi la condition sine qua non de l'expérience de la tragédie, un malaise qui est l'extrême inverse de l'apathie que le public ressent quand il est diverti" (40).


MORALITE
"Effacer le climat moral d'une scène - ou plus précisément suspendre la prévisibilité morale ..." (78).


MONDE
"Le théâtre que j'écris crée son propre monde" (38).


MOTS
"Je suis un auteur qui a fait et fait encore un usage conscient de mots traditionnellement considérés comme obscènes" (40). "Au théâtre, la restitution de la beauté commence par la restitution du langage" (52).


OBSCENITE
"L'idée d'obscénité est reliée à la honte, et la honte peut à la fois être convoquée et sublimée par un engagement complet de l'acteur et de l'auteur envers l'émotion décrite, envers sa validité et sa vérité ; et lorsque cela se produit, le frisson de malaise initial dont le public fait l'expérience en présence d'un acteur parlant le corps est remplacé par une sorte de terreur face aux pouvoirs de l'émotion humaine. De cette manière l'obscénité devient un des terrains propices à la réévaluation morale" (41).


PAYSAGE
"Je donnai pour décor à mon théâtre des paysages" (25).


PUBLIC (V. Auteur, Interprétation)
"Un public est apparu pour mon théâtre, un public qui ne semble pas essuyer d'offense, à la différence de ses gardiens, ou qui plus exactement est prêt à étudier son sentiment d'offense" (47). "Prendre un public au sérieux, cela veut dire avoir envers lui de dures exigences" (50). "C'est au public de construire le sens. Le public fait l'expérience de la pièce individuellement et non collectivement" (51). "Un théâtre qui honore son public ne fera donc pas une icône de la clarté" (60). "Dans une pièce de Barker, le public doit suspendre ses facultés critiques et ravaler l'offense qu'on lui fait" (84).


POSSIBILITE (V. Artiste, Imagination)
"Les seules choses qui valent la peine d'être décrites sont celles qui n'arrivent pas" (26). "Le théâtre (...) n'est pas la vie décrite mais la vie imaginée, c'est l'ouverture d'un possible et non une reproduction à l'identique" (41).


REALITE
"Le public en est averti très vite : en l'espace d'une scène ou deux, il abandonne ses présomptions habituelles quant à la manière dont la réalité est reproduite" (39).


RECONCILIATION
"Derrière tout drame domestique se cache le spectre de la réconciliation" (44).


RESPONSABILITE
"Je pressentais qu'il y avait une responsabilité artistique à la fois à mettre en ordre et à transgresser" (31). "La fonction du théâtre ... doit être de remettre la responsabilité du problème moral entre les mains du spectateur lui-même" (68).


RIRE
"Le bruit du rire, reproduit mécaniquement, est le bruit de notre époque" (49).


SALUT
"J'insiste toujours sur le fait que les gens peuvent être sauvés" (34).


SATIRE
"La satire était une de mes compétences de base" (25).


SCENE
"On devrait apprendre au nouvel auteur que la scène n'est jamais un intérieur domestique mais un espace impitoyable" (62).


TRAGEDIE (V. Malaise)


VERITE
"On l'a guidé (le public) vers le sens comme si la vérité était un panier-repas. Le théâtre n'est pas un disséminateur de vérités mais un fournisseur de versions multiples" (59).


VOCABULAIRE (V. Emotion)
"Puisque ce qui ne peut être exprimé ne peut exister dramatiquement, la tentative d'abolir le mot devient une attaque à l'encontre du corps lui-même ... et si l'artiste est privé du droit d'utiliser les mots, alors c'est au médecin que revient le corps" (40).

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.