Le recueil, Du luxe et de l'impuissance, est composé d'articles et d'éditoriaux commandés à Jean-Luc Lagarce par des théâtres et des revues. Ces écrits se lisent comme des extraits de journaux intimes d'un homme de théâtre exigeant et lucide sur le monde. C'est à partir de ces textes et de certains personnages tirés de Nous les héros et Music-hall que s'est construit Paroles d'auteurs, Folies d'acteurs ou le cabaret de leur vie.

Les chansons et la musique composées pour le spectacle par Matthieu Dalle répondent aux musiques des différents spectacles mis en scène par Jean-Luc Lagarce et Olivier Py dans lesquels Irina Dalle a joué.

Ce spectacle a donc une histoire particulière, celle d'une actrice qui refait le voyage des aventures théâtrales qu'elle a traversé et de ses rencontres avec des hommes de théâtre auxquels elle rend hommage.

Paroles d'auteurs, folies d'acteurs ou le Cabaret de leur vie est un voyage en musique dans la vie de deux artistes de Music-Hall : une chanteuse et un contrebassiste qui ont passé leur vie ensemble sur les routes, de ville en ville, de kermesse en salle des fêtes. Sur deux palettes en bois, peintes en bleu, qui évoquent un radeau errant sur une mer tranquille ou mouvementée, ils chantent leur petit monde perdu dans le grand. Le voyage de leur vie d'artiste se déroule comme un cabaret : "Le cabaret de leur vie" : les coulisses, les trains, les hôtels, les compromissions de tout ordre, le froid, la misère, les menaces de guerre, les rêves de gloire déçus,... mais aussi les questions qui surgissent les dents plantées dans un vieux sandwich : questions sur leur art, le théâtre et le Music-Hall, sur la place des artistes dans la société, les problèmes techniques rencontrés à la kermesse du village. Mais aussi et surtout la scène, l'instant du plateau, quand surgit l'instant de grâce, cet instant inespéré où le temps est suspendu. Pour cet instant d'éternité, ces deux-là, sont prêts à tout supporter, à sacrifier leur vie, à repartir affamés sur les routes, dans la quête d'un autre soir magique. Mais est-ce un sacrifice ? La chanteuse ne peut aimer et vivre que sur scène. Le contrebassiste ne chante que l'Amour. Elle s'est jetée à corps perdu dans son art, elle a brûlé sa vie sur les planches, dans sa quête du beau du sublime. Lui la voit se consumer sans pouvoir arrêter sa course, "l'amour dans une petite maison à la campagne", elle n'en veut pas. Ce soir, ils se retrouvent sur leur radeau, pour un nouveau voyage.