: Là-bas... par Nathalie Joly
Là-bas... Après ce premier volet à Marseille en résidence au Théâtre de Lenche et au Théâtre
Toursky, je souhaitais écrire une seconde partie, un récit chanté entre deux sœurs sur fond
crépusculaire d’une mémoire ancestrale de l’exil.
En septembre 2019 j’ai été invitée en résidence
en Algérie à l’Institut français d’Annaba. Peu de temps après, l’expérience du confinement m’a
ramenée à celle de l’exode et plus largement de la guerre. Là-bas. Déjà, plus personne ne sait
où c’est. Là-bas, c’est mon histoire, mes racines, mes ancêtres, ma culture, la brûlure du soleil, les
odeurs d’épices et de fleurs, la lumière qui réconforte, le son des vagues. Et bientôt plus
personne ne saura. On oubliera pour toujours. Qu’ils soient d’Espagne, d’Italie, de Malte ou de
France... tous ceux qui viennent de là-bas se reconnaissent entre eux, instantanément, comme
aimantés. Je suis l’une des dernières, l’une des dernières nées là-bas.
J’appartiens à cette lignée
de femmes d’exception. C’est d’elles que je veux parler. J’ai choisi de raconter cette histoire à
ma manière, avec ma sœur, Valérie Joly, spécialiste des chants de méditerranée et des chants de
pleureuse. On entre dans un cabaret cosmopolite et interlope, où flotte la mémoire des artistes
déracinées, qui ont trouvé, à Marseille puis à Paris, à la Havane ou à Smyrne, refuge et gloire. Sur
une table basse sont posés une bouteille et deux verres d ‘alcool. Deux chanteuses. Un musicien.
- Nathalie Joly
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