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: Note d’intention

Il y a des sujets qui frappent. Qui dérangent. Qui chatouillent. Qui interrogent. Il y a des auteurs qui nous offrent tout ça en nous faisant rire. Dario Fo et Franca Rame sont de ceux-là. Qui s’y frotte, s’y pique…Au virus de l’interrogation. La conscience, comme une maladie dans un monde trop peureux pour remettre en question son système de valeurs. Si les Récits de femmes érigent la pensée de jeunes adultes qui n’ont pas encore renoncé à des idéaux humanistes, c’est bien parce qu’au-delà des années 70-80 et de l’Italie de l’époque, une aimantation enthousiaste au soulèvement est évidente. Non pas un soulèvement à la guerre contre l’autre mais un soulèvement à se mettre debout pour ses propres valeurs. Tenter de les porter malgré un environnement consumériste qui nous engage à prendre notre pied et puis voilà !!
Que demande le peuple s’il peut atteindre l’orgasme en se fondant dans le moule ? Certes l’orgasme reste quelque peu feint et artificiel mais puisqu’en ce faisant on se sent appartenir à la grande famille humaine !!!


Au risque de se sentir esseulés, les femmes et leurs frères dans Dario Fo et Franca Rame se mettent debout et commencent à réfléchir. Et comme si une vanne jugulée s’ouvrait brusquement, leurs cerveaux se libèrent, leur pensée déborde, brille, devient folle parfois dû à l’atmosphère moins polluée du sommet des montagnes. Quand on se hisse des marécages d’une pensée atone à des altitudes supérieures, la tête tourne…et la vision du monde s’élargit. Mais quel bonheur pour les bronches et les 90% du cerveau humain non utilisé…Au moins, le souffle pénètre-t-il et l’espérance reprend de sa vigueur.


En partageant ces Récits de femmes, nous souhaitons que l’amour et l’humour nous vivifient et développent notre force à nous tenir debout.
Nous, c’est nous acteurs, metteur en scène et spectateurs ; nous, c’est nous en tant que membres d’un même bateau, engagés pour cette traversée de la vie…
Pour ce faire, le travail a été axé sur le jeu, la direction d’acteurs. Comprendre, s’interroger, s’engager physiquement et émotionnellement dans cette compréhension.
Un plateau nu et des comédiens qui ne s’économisent pas mais dont je canalise les énergies au mieux pour servir, de moment à moment, la pensée des auteurs. Des moments d’improvisation, comme transition entre les textes ou certaines séquences sont comme une invitation à une réflexion en direct à laquelle le public est invité ; un ancrage dans des questions d’actualité, des incursions dans le réel des acteurs tend à rendre les propos plus ancrés dans l’immédiateté… Tandis que les chants populaires italiens soutiennent la tendresse qui sous-tend le texte.
C’est bien d’une foi en l’humanité dont il est question, une foi qui invite le spectateur à oser penser, à oser croire en nos possibilités humanistes.

Valentine Cohen

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