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La Nuit juste avant les forêts

mise en scène Sylvie Haggaï

: Note d’intention

« Un homme tente de retenir par tous les mots qu’il peut trouver un inconnu qu’il a abordé au coin d’une rue, un soir, où il est seul. Il lui parle de son univers. Une banlieue où il pleut où l’on est étranger, où l’on ne travaille plus : un monde nocturne qu’il traverse, pour fuir sans se retourner : il lui parle de tout et de l’amour comme on ne peut jamais en parler, sauf à un inconnu comme celui-là, un enfant peut-être, silencieux, immobile. » Bernard-Marie Koltès


Je suis de la génération qui a entendu, pour la première fois, « sonner » les mots de Koltès au Théâtre des Amandiers à Nanterre. C’était en 1983. Depuis, ils sont toujours près de moi, et m’accompagnent presque chaque jour dans mon travail.
C’est dans les années 90, dans le cadre d’un atelier théâtre que j’animais que j’ai commencé à travailler sur les textes de Koltès : «Quai Ouest,» puis en 1999, une première version, dans la rue, de «Dans la solitude des champs de coton» avec deux jeunes comédiens, Arnault Labaronne et Emmanuel Houzé.


Lors de la création de la Compagnie Gaby Sourire, en 2004, avec Gwennaëlle Roulleau, nous avons décidé de reprendre le travail de «Dans la solitude des champs de coton» avec les comédiens Patrick Alaguératéguy et Fabrice Clément.
Créé en 2005 puis repris en 2009, nous sommes restés dans la rue. Suivra en 2010, la création de «Tabataba» que nous avons joué dans une cour d’immeuble pour le Festival «Nous sommes tous des Africains» du Lavoir Moderne Parisien (Paris 18ème).
La création en 2015, de «la nuit juste avant les forêts» s’inscrit dans cette continuité. Koltès fait partie des auteurs que l’on redécouvre sans cesse et avec qui l’on grandit.


Son œuvre est influencée par des auteurs américains comme Faulkner, Conrad, la littérature française, du théâtre classique à Marivaux, et par Dostoïevski dont il fait une adaptation, «Procès ivre». Il se passionne pour le cinéma et pour les romans, et finalement assez peu pour le théâtre, pour lequel il réagit au coup de cœur et d’une manière beaucoup plus instinctive. On l’a souvent rapproché d’une esthétique à la Genet, s’inscrivant dans des problématiques similaires, telles que la figure du noir ou le rapport au désir. Pourtant, c’est sur un chemin solitaire et très personnel que son œuvre se construit, et Koltès a réussi à créer une dramaturgie bien à lui, qui fait aujourd’hui écho dans certaines écritures actuelles et qui ne s’inscrit pas elle-même dans une quelconque lignée. S’il est influencé par certaines œuvres, par des structures dramatiques déjà existantes, il les utilise toujours dans le but de les détourner, de les interroger, tout en leur rendant hommage.


Si l’œuvre de Koltès m’accompagne depuis de si nombreuses années, c’est sans doute par ce qu’elle me provoque et ce qu’elle induit dans mon rapport au théâtre, à l’espace, et au public.

Sylvie Haggaï - metteur en scène

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