theatre-contemporain.net artcena.fr

Accueil de « La Nuit MêmePasPeur »

La Nuit MêmePasPeur

+ d'infos sur le texte de Claudine Galea
mise en scène Patrice Douchet

: Notes de mise en scène

Comme un flot de tendresse à toutes les enfances


« La petite fille et la vieille dame, le chat qui va et qui vient, le vieil homme qui attend sa petite vieille derrière la porte de la vie, les sans-abri à qui l’on pense, les fantômes qui ne font pas peur, la neige qui caresse les tapis des chambres, l’amour qui s’invite dans les trous de serrure des portes qui séparent vie et mort : tout n’est que tendresse, consolation et petits bonheurs.


Claudine Galea a été surprise de mon choix. Pourquoi me suis-je intéressé à ce court texte La Nuit MêmePasPeur, écrit d’abord pour les jeunes enfants alors que nous avions si souvent échangé à propos de ses romans : Rouge métro destiné aux adolescents ou L’amour d’une femme, récit d’une passion amoureuse ou encore sur ses pièces de théâtre pour adultes comme Les idiots ?
Avec Claudine Galea, nous partageons des références communes comme l’univers de Marguerite Duras et celui du cinéaste Andrei Tarkovski mais aussi un attrait pour la photographie, un goût immodéré pour les voyages, les immersions et une troublante envie de dialoguer avec l’invisible, ce qui revient à faire le tour des êtres pour aller chercher ce qui se cache derrière les yeux, les fenêtres, les volets clos (ou juste entrouverts pour activer le désir) et donc derrière les mots.


Le paysage scénographique et la lumière


Danièle Rozier, scénographe, a tout de suite compris qu’il fallait construire un petit refuge à fantômes, avec comme images de départ :


Boule de verre… et flocon de neige


J’ai d’abord pensé à ces boules en verre que l’on retourne

pour couvrir de neige un paysage d’hiver.
Chambre avec vue
J’ai imaginé ensuite une chambre avec fenêtre
pour voir dehors et une rue pavée avec une fenêtre pour voir dedans.
Grand-peur et petites misères
Au musée juif de Berlin, j’ai vu des centaines de visages en métal jonchant le sol, piétinés par des enfants-visiteurs dans un bruit assourdissant.
On ne peut pas en vouloir à des enfants de jouer dans les cimetières.
Derrière les vitres embuées
Dans une exposition des photographies de John Batho,
j’ai vu sa série Présents et Absents où se devinent des silhouettes derrière des vitres embuées.
Et ces vers de Rilke :
Fenêtre, toi, Ô mesure d’attente,
Tant de fois remplie,
Quand une vie se verse et s’impatiente
Vers une autre vie.
La vie qui passe, un manège qui tourne
J’ai acheté dans un vide-grenier une ancienne planche décrochée d’une école des années 50/60 et qui représente une fête foraine avec les couleurs acidulées de l’époque.
Cache-cache
Et pour finir, j’ai relu une « bible » : L’éloge de l’ombre du japonais Tanizaki qui est un manuel à usage de ceux, metteur en scène, peintre ou architecte, qui veulent faire en sorte que la lumière cache ce que l’ombre révèlera bien mieux.


Musique et sons


Je veux utiliser des sons d’insectes, des chants d’oiseaux nocturnes, de petits miaulements, craquements, battements d’ailes, frottements de pattes, des bruits ‘tout petits » et musicaux que la nuit démesure. Je chercherai dans ces enregistrements la fantaisie et l’humour pour faire « peur à la peur.»
Les personnages auront chacun leur générique musical qui donneront à leur présentation individuelle ou en choeur un aspect comédie musicale. Exemple : Le duo des chats de Rossini pour la première apparition de Minou-Gris


Je veux que s’ouvrent en permanence des fenêtres vers l’autre monde. Un espace central et abstrait sera là pour accueillir des images, souvent arrêtées, en tout cas retenues. Autour de cette scène (comme une boîte à musique), les quatre acteurs, deux garçons et deux filles, auront la place pour les évolutions gestuelles, voire chorégraphiées.
Les acteurs auront à leur disposition en périphérie de cet espace central une série de refuges de jeu où ils pourront s’emparer de quelques accessoires ou outils réalistes (éléments de jeu ou de costumes). Ils agiront chacun à leur tour sur les manipulations des régies sons et lumière puisque tout devrait être piloté depuis le plateau avec des petits dispositifs minimalistes.


Je veux diriger les acteurs en alliant les contraires : un spectacle vif sans lenteur excessive pour rester dans le rythme de l’enfance mais avec des arrêts assumés et imprévisibles pour garder la maîtrise du temps et le suspens ».

Patrice Douchet

imprimer en PDF - Télécharger en PDF

Ces fonctionnalités sont réservées aux abonnés
Déjà abonné, Je me connecte Voir un exemple Je m'abonne

Ces documents sont à votre disposition pour un usage privé.
Si vous souhaitez utiliser des contenus, vous devez prendre contact avec la structure ou l'auteur qui a mis à disposition le document pour en vérifier les conditions d'utilisation.